(HS) Mes bouquinades : Julien Green

Bouquinades : Julien Green sur Mode d'Hier et d'Aujourd'hui

Bonjour tout le monde, je vous écris cet article du fond de mon lit puisque je suis en train de tester la maladie qui empire jour après jour. Ça avait commencé comme un petit état grippal somme toute classique vendredi dernier et je me retrouve le mercredi suivant à l’article de la mort (oui, j’exagère un brin, la faute à la nuit HORRIBLE que je viens de passer). Mais bref, en attendant d’aller chez le médecin demain (#3615MALIFE – comment combiner le moderne et le désuet en une expression) je profite de mon incapacité à travailler aujourd’hui pour vous publier un premier article hors-sujet (HS) dont je vous avais parlé il y a quelques temps.

Comme je me suis remise à lire assidûment dernièrement (alors que les derniers mois étaient plutôt mornes question lectures « loisirs », mes lectures tournant assez largement autour du sujet de mon doctorat) je me suis dit que ça pourrait être intéressant de vous présenter ici quelques uns des bouquins que j’ai fini et qui me semblent valoir le coup. Je vous rassure tout de suite, je ne vais pas vous parler de tout, déjà parce que c’est beaucoup trop varié (le dernier que j’ai terminé par exemple c’est le bouquin Prenez le temps d’e-penser du youtubeur Bruce Benamran, qui est un livre de vulgarisation scientifique et celui qui est en cours c’est Sanctuaire de Faulkner, c’est vous dire si mes goûts sont éclectiques) et aussi parce que je vais essayer de me concentrer sur les livres qui ont vaguement trait à la thématique de ce blog.

Du coup pour cette première bouquinade j’avais envie de vous parler de Les pays lointains de Julien Green (et sa suite directe Les étoiles du sud) que j’ai en fait lu l’été dernier et que j’ai littéralement dévoré. Je ne connaissais pas du tout cet auteur américain (né et mort en France et ayant écrit principalement en français), et à dire vrai je ne l’aurais jamais lu si je n’avais pas trouvé le bouquin dans la bibliothèque de ma chambre à la campagne chez mes parents.

Ces deux livres sont apparemment les deux premiers d’une trilogie, mais je n’ai pas lu le dernier qui s’intitule Dixie. Pourquoi je voulais vous en parler, parce que publiés dans les années 1980, c’est une saga sur le sud avant et pendant la guerre de Sécession, un peu à la manière d’un Autant en emporte le vent. Ce qui est amusant c’est que quand le livre de Margaret Mitchell est paru en 1936, Julien Green travaillait déjà à sa saga (si j’en crois Wikipédia il est né en 1900 et mort en 1998) ce qui n’était vraiment pas de chance pour lui et qui explique pourquoi ses romans ont été publiés si tard.

Mais ça raconte quoi ?

Les pays lointains et Les étoiles du sud racontent l’histoire d’Elizabeth, une toute jeune anglaise (15 ou 16 ans) émigrée dans le Sud des États-Unis après la ruine et la mort de son père. Elle est recueillie par sa très riche famille, propriétaire de plantations en Géorgie, et on va la suivre dans son passage à l’âge adulte dans un roman initiatique assez classique. Évidemment il y a de l’histoire d’amour à gogo, mais ce n’est pas tellement pour ça que je vous conseille la lecture de ce livre. Non, si je vous le conseille c’est parce qu’il est vraiment très documenté (et accessoirement très bien écrit). L’intrigue commence en 1850 ou 1851 et on a droit à une description assez précise de la société du sud des États-Unis à cette période, des toilettes, des intérieurs, des activités sociales, du rapport à la religion. Julien Green s’étend aussi beaucoup sur les événements et les débats sur l’esclavage qui ont progressivement amené à la guerre de Sécession, des choses assez complexes d’un point de vue politique, mais qui sont presque toujours perçues par les yeux d’une héroïne qui n’y comprend pas grand chose et qui s’en fout un peu du coup cela reste accessible. (Je note au passage que la mère de Julien Green était du sud et qu’à l’instar de Margaret Mitchell il se sentait lui-même sudiste, cette société est donc tout de même pas mal exaltée et le point de vue sur l’esclavage n’est donc pas hyper objectif). Toute cette documentation très riche (et notamment un passage sur les révoltes dans les Caraïbes qui ont contraint les Européens à la fuite dans les années 1800) rend la lecture vraiment passionnante et le saupoudrage romanesque est assez plaisant.

femme à bonnet fleuri 1850 Met
1850, Met Collection

En ce qui concerne les personnages on ne peut pas vraiment dire que j’ai aimé l’héroïne que je trouve quand même vraiment très cruche, mais le talent d’écriture de Green fait que j’ai quand même été happée par son histoire. Son autre talent d’écriture a été de me plonger vraiment dans une imagerie d’un pays que je n’ai jamais vu, et à l’époque ça m’a sérieusement donné envie de me remettre aux crinolines. Bref, une lecture que je vous conseille vraiment si vous aimez les sagas historiques. 🙂

Connaissiez-vous Julien Green ? Si vous l’avez lu qu’en avez-vous pensé ?

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2 Comments

  1. Bonjour,

    je ne connais pas du tout Julien Green, mais je le note dans la liste des envies dans lesquelles puiser. Est-ce que tu n’as pas lu le dernier tome parce que l’histoire devenait ennuyeuse?

    1. Non pas du tout, je n’ai pas lu la suite parce que je ne savais pas qu’il s’agissait d’une trilogie et le 2e tome se termine d’une manière assez cohérente qui n’appelle pas forcément de suite. Du coup je serais curieuse de la lire, mais je ne sais pas si elle est chez mes parents. Je regarderai ça la prochaine fois. 🙂

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