Dimanche dernier je me suis levée assez tôt pour aller visiter l’exposition Jeanne Lanvin du Palais Galliera avant qu’il n’y ait trop de monde et je voulais vous en dire deux mots ici.
Malheureusement les photos étaient interdites, je dois donc me contenter des visuels de presse, qui, s’ils sont très beaux, ne s’intéressent pas aux même choses que moi. Je ne pourrai donc pas vous montrer ce qui m’a marquée.
Je dois vous avouer que je suis rarement sortie aussi enthousiaste d’une exposition de mode. L’amie avec laquelle j’y suis allée pourra en témoigner, je n’ai pas arrêté de dire en sortant de l’expo : « C’était beau ! Qu’est-ce que c’était beau ! », bref, une espèce de boucle d’émerveillement que je n’avais, je crois, jamais ressentie. Entendons-nous bien, des costumes et vêtements merveilleux dans des expositions j’en ai déjà vu pas mal, mais je ne sais pas, soit le nombre de pièces extraordinaires présentes dans celle-là était supérieur, soit d’habitude j’ai toujours pleins de critiques qui gâchent un peu l’ensemble, bref pour moi l’exposition Jeanne Lanvin est une réussite.
Une scénographie qui incite à la déambulation
Je suis rarement emballée par les scénographies « spectacles » des expositions (c’est-à-dire qui se remarquent), pourtant j’ai trouvé la scénographie de cette expo vraiment très réussie. Je précise ici que j’ai vu l’exposition à un moment de faible affluence (il y avait un peu de monde, mais pas trop non plus), mais je pense qu’en cas de forte affluence l’expérience de visite risque d’être un peu gâchée, non seulement par l’exiguïté des espaces de Galliera, qui sont ce qu’ils sont, mais aussi par l’abondance de pièces exposées et donc le manque de fluidité du parcours.
Ce que j’ai trouvé génial dans cette scénographie (oui, carrément, j’emploie le terme génial, une fois n’est pas coutume, j’ai aimé cette exposition) c’est qu’elle permet une déambulation très libre. J’ai un peu de mal à suivre un parcours clair au Palais Galliera et j’ai souvent tendance à ne pas trop savoir dans quel sens aller, ce qui est lié à la disposition des salles, mais ici cela n’a aucune importance. On peut voir la fin avant le milieu, tout est suffisamment cohérent pour s’y retrouver. Il s’agit d’une monographie, mais le parcours n’est pas chronologique. Le découpage est thématique, mais pour autant pas tranché, ce qui permet d’aller d’une pièce à l’autre de revenir sur ses pas et de tomber en extase devant les robes de Jeanne Lanvin (oui, en extase).
Mode, modernité, intemporalité
C’est peut-être parce que le début du XXe siècle dans les milieux d’avant-garde me fascine, mais tous les vêtements exposés m’ont parlé. Ce n’était pas seulement très beau et fin, c’était des choses que j’aurais voulu porter maintenant tout de suite (enfin, si je paradais au Festival de Cannes par exemple). Les créations de Jeanne Lanvin sont extraordinaires parce qu’à la fois elles s’inscrivent, stylistiquement, de manière assez forte dans leur époque (mon dieu tous ces sweaters aux dessins géométriques étaient tellement parfaits) et à la fois elles sont intemporelles et pourraient être portées aisément aujourd’hui (dans un certain contexte, on est d’accord, je n’assumerais probablement pas le manteau en lamé doré tous les jours).
Là où l’exposition est vraiment passionnante (pour moi en tout cas) c’est qu’elle montre des carnets d’échantillons brodés de la griffe, qui sont de petits bijoux. Hélas ils n’ont pas été choisis pour les visuels de presse, je ne peux donc pas vous les montrer, mais je vous encourage vivement à courir au musée pour les voir en vrai. J’ai aussi trouvé les cartels très bien faits et notamment la précision, quand la tenue avait été commandée par une cliente, que cette dernière avait fait changer la couleur d’origine du modèle. Cela montre aussi que la mode c’est quelque chose qui se porte et que le goût des clientes et des clients l’influence au même titre que les créateurs.
La disposition des vitrines (une alternance entre vêtements mannequinés et « jetés négligemment » dans des boîtes en miroir) permet de voir les vêtements d’assez près, j’ai donc pu remarquer que l’une des fameuses robes de style était montée avec des plis canons à l’extérieur sur les hanches pour jouer avec le volume et la géométrie (là encore, hélas, pas de photos).
En fait je ne peux pas tout vous énumérer tant chaque pièce est une merveille de détails : les broderies sont fabuleuses, les couleurs aussi (ce vert absinthe !), le travail de coupe et de plissés est renversant. À chaque robe je me disais : « je veux la même. Je veux savoir faire cette merveille ». Si vous avez des préjugés contre la mode des années 1920, cette exposition les balayera immédiatement. Bref, je vais interrompre là mon lyrisme et vous conseiller d’y aller sur le champ si vous en avez la possibilité (l’exposition court jusqu’au 23 août). Une petite info en passant : le palais Galliera est un musée de la Ville de Paris, par conséquent en vous procurant la carte Paris Musées (de 20 à 40 €) vous pourrez entrer gratuitement dans l’exposition (ainsi qu’à celles du Petit Palais, du musée d’art moderne, du musée Carnavalet et de beaucoup d’autres). Autant vous dire que le prix de la carte est vite remboursé en allant voir 4 ou 5 expositions temporaires de la ville de Paris sur un an.
C’est tout pour cette critique dithyrambique (franchement les expositions dont je sors ravie se comptent sur les doigts d’une main), n’hésitez pas à me dire en commentaires ce que vous en avez pensé. Bonne fin de semaine à toutes et tous !
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Mon dieu j’ai fait un tour à Paris et l’expo était ouverte? oh j’ai loupé ça il faut que je remonte. Ca à l’air tellement fabuleux, j’aime beaucoup son travail.
Je ne sais plus depuis combien de temps elle est ouverte (peut-être 3 semaines ?) mais tu as jusqu’à fin août pour revenir et vraiment ça vaut le détour !
Coucou Lucie je viens de consulter ton blog tu lui a donner un petit coup de pep’s j’aime bien le design Bisous
Oui j’ai fait des changements mi-avril. Merci ! Bisous