Total look 1770 : une polonaise d’hiver au printemps
Bonjour à toutes et tous ! Plusieurs mois que je vous bassine avec la reprise de ma robe à la polonaise et la voilà enfin terminée ! J’ai prévu de faire un shooting avec un vrai photographe pour avoir des photos de qualité (encore que dans la situation actuelle, je ne sais pas quand il pourra avoir lieu…), mais en attendant je n’ai pas résisté à l’envie de faire un essayage complet de la tenue avec la perruque achetée pour ce costume en 2014. Oui, 2014. Depuis le jour où j’étais allée la chercher chez sa créatrice, Olympe de Décorum et Bagatelle, je ne l’avais pas remise sur ma tête. Je me suis donc motivée dimanche matin pour tout enfiler, faire des photos et ainsi me donner une occasion de vous en parler.
Polonaise rétrospective
Ce costume, commencé donc il y a plus de 6 ans (voire peut-être même 7 ou 8), était prévu pour une sortie d’hiver au Château de Vaux-le-Vicomte. À l’époque, parmi le milieu costumé que je fréquentais, on voyait pas mal de robes à l’anglaise et de pierrots, mais peu de robes à la polonaise. Quelques temps avant ça, Heileen du blog Costumière Hystérique avait publié un article très intéressant sur les robes à la polonaise avec notamment un patron dont je me suis servie pour faire la mienne.
Ayant aussi très envie d’un jupon piqué en soie, je m’étais donc lancée dans un projet titanesque avec beaucoup de couture à la main, car après tout pourquoi pas. J’avais détaillé les étapes de fabrication du jupon piqué sur le blog (piqué en partie à la main et en partie à la machine) et je m’étais ensuite lancée dans une ornementation du manteau de robe à base de smocks nid d’abeille. De mémoire j’ai smocké à la main 11 mètres de tissu pour faire ma bordure, que j’ai ensuite également fixée à la main au manteau de robe (je pourrais aller vérifier dans les archives du blog, mais honnêtement j’ai pas très envie).
Tout ça avait donc été fini en 2014, mais je m’étais arrêtée avant de m’attaquer à la pièce d’estomac avec la vague idée de me refaire un corset XVIIIe piqué. Autant vous dire que ce projet (coupé et actuellement perdu) n’a jamais avancé.
Ensuite j’ai commencé une thèse et je me suis peu à peu détournée du costume historique par manque de temps et de disponibilité mentale.
Les finitions en 2020
En fin d’année dernière, ayant abandonné ma thèse et étant sur le point de terminer mon contrat de travail de transition, j’ai eu envie de me remettre au costume en commençant par finir tous les en-cours (car il y en a quelques uns…). J’ai brodé et piqué la pièce d’estomac au début de l’année, j’ai retouché mon corset XVIIIe et depuis le début du confinement j’ai :
- cousu un faux-cul,
- cousu un jupon,
- cousu une petite coiffe pour habiller ma perruque
- et cousu un nœud en soie pour fermer le devant du manteau de robe.
Pour le jupon j’ai utilisé un drap de coton rayé qui était dans mon stock depuis fort fort longtemps et qui m’avait notamment servi à coudre ma petite tournure 1880. Je le destinais justement à un jupon XVIIIe et il me reste encore assez de tissu pour faire autre chose, mais je ne sais pas quoi.
Pour la réalisation du jupon, je ne me suis pas compliqué la vie : j’ai coupé deux panneaux de la bonne hauteur (plus courte que mon jupon piqué pour ne pas risquer que ça dépasse dessous) dans la largeur de la laize (probablement 140 cm, mais je n’ai pas vérifié). J’ai ensuite fait des plis plats en miroir en partant du milieu du jupon. Le jupon se noue à l’avant et à l’arrière et permet de glisser ses mains dans ses poches (sauf que je ne sais pas ce que j’ai fait de mes poches brodées).
Pour le faux-cul j’ai bricolé quelque chose sans me documenter donc je ne suis pas sûre que ce soit historiquement très correct, mais ça fait le job. J’ai utilisé un ruban de sergé promotionnel d’une mercerie pour l’attacher à la taille, on est sur de la bonne vieille récup’ à l’ancienne.
Pour la coiffe j’ai aussi fait un peu au pif : un ovale froncé avec deux épaisseurs de plis plats pour habiller le bord. J’ai fait en revanche une partie du travail à la main pour que ce soit plus propre dans la mousseline de coton utilisée (des restes de ma coiffe Regency). Pour finir j’ai cousu 4 brides à l’intérieur pour pouvoir fixer la coiffe sur le haut de la perruque avec des épingles à chignon.
Petit ourlet mouchoir pour le bord des plis Plis épinglés avant de les piquer à la machine
Ce n’est pas parfait et la fin de ce costume ressemble un peu à du bricolage, mais je trouve ça tout à fait suffisant pour un costume longtemps abandonné, qui ne sera plus jamais destiné à sortir de mes placards. ^^
Je suis, en tout cas, bien contente de l’avoir fini et d’avoir enfin pu en faire un essayage complet ! J’ai des hésitations quant au prochain projet historique à coudre, mais je pense qu’il y aura entre temps une petite incursion de couture pour enfant et un nouvel épisode de mon journal tricot. D’ici là, prenez soin de vous.
Sur cette photo on voit bien que cette forme de pièce d’estomac n’est pas idéale, il aurait mieux valu faire un corsage complet, mais on ne va pas se mentir, j’avais beaucoup trop la flemme.
Je suis impressionnée par le résultat et la constance dans l’effort car ce projet a dû nécessiter des dizaines d’heures. Vraiment bravo !
Merci Françoise ! Oui j’y ai passé beaucoup de temps, ça aurait été dommage de le laisser inachevé dans un placard. ^^