Journal tricot : mon premier bonnet
Bonjour à toutes et tous ! Cela faisait un an que j’avais décidé de me mettre au tricot et que j’avais acheté deux livres pour l’occasion : le guide pratique de Lise Tailor, Je me mets au tricot, pour apprendre les bases, et le livre d’Alice Hammer, Sentimental tricot, bourré de patrons que je voudrais presque tous arriver à faire. Évidemment, comme pour toutes les choses difficiles, qui semblent presque insurmontables, j’ai pas mal procrastiné et je n’ai commencé sérieusement cette résolution qu’en octobre dernier. N’ayant pas de projets couture dans l’immédiat, ça paraissait l’occasion de m’essayer au tricot, et j’ai donc acheté pas mal de fournitures dans le but de tricoter un pull version bébé d’abord, puis le même pour moi.
Comme au bout d’un certain temps on a tendance à oublier les difficultés qu’on a rencontrées en débutant, je me suis dit que j’allais publier ici le journal de mes galères, histoire de déculpabiliser un peu celles et ceux qui pourraient me lire et qui ont l’impression d’être nuls. Se lancer dans une nouvelle activité nécessite de dépasser le sentiment de découragement qui va forcément arriver, ce qui n’est pas facile. En ce qui me concerne je ressens toujours du découragement quand je commence quelque chose de nouveau. Par exemple cette année j’ai débuté le tango et je me sens archi nulle, me disant que je ne progresserai jamais. C’est un peu pareil pour mes débuts en tricot.
Premiers pas
Après m’être procuré le matériel nécessaire, j’ai voulu commencer par faire un échantillon. Les échantillons servent à vérifier que la réalisation finale sera à la bonne taille et permettent d’ajuster par un changement de taille d’aiguilles par exemple ou de taille de modèle, mais bref, je n’en suis pas encore à vous donner des conseils tricot. Pour l’instant je vais juste vous raconter comment ça s’est passé pour moi.
Je me suis armée du livre de Lise Tailor pour commencer à monter les mailles sur mes aiguilles. Il y a des petites étapes dessinées dans le livre, ce qui est assez bien fait, mais comprendre un schéma reste difficile, pour moi du moins. Il m’a bien fallu 1/2 heure pour arriver à comprendre ce que je devais faire pour monter mes mailles sur mes aiguilles. Pendant cette demi-heure, j’ai pas mal pesté, jeté mes aiguilles en me disant que c’était impossible et que je n’y arriverais pas. Comme je suis très opiniâtre et que j’ai du mal à supporter l’idée d’un échec, je me suis accrochée, j’ai mis de côté, laissé passer une journée et repris le tout avec une nouvelle dose d’optimiste. Avec un nouveau regard, j’ai finalement réussi à comprendre comment débuter. Il s’est passé à peu près la même chose pour l’apprentissage de la maille endroit et de la maille envers. Le temps de comprendre les schémas, d’essayer de réaliser le geste, tout en gérant la tension du fil que l’on garde en main. En bref, j’ai trouvé qu’apprendre seule ces premières bases était vraiment très difficile, mais finalement je m’en suis sortie. J’ai à peu près réussi à enchaîner des rangs endroits et des rangs envers, grande victoire, mais j’ai aussi revu mes ambitions à la baisse. J’avais décidé de commencer par un pull pour bébé, j’ai plutôt décidé de tricoter un bonnet.
Le boyfriend hat d’Alice Hammer
Quand je me suis dit que commencer par un bonnet semblait plus raisonnable, j’ai vu passer un post de Cathy Lina sur Instagram (le blog My name is George), qui conseillait le patron du boyfriend hat d’Alice Hammer pour débuter le tricot en rond. Il s’agit d’un bonnet en côtes 1/1 avec des diminutions à la fin, bref rien de très compliqué. Comme le patron figure dans le livre Sentimental tricot, j’ai donc changé mon fusil d’épaule et monté les mailles du bonnet. Je l’avoue je n’ai finalement pas fait d’échantillon avant, me sentant surtout dans une phase d’exercice. Le but c’était déjà d’arriver à enchaîner correctement des mailles, ensuite de comprendre comment fonctionnent les diminutions et si à la fin j’ai un bonnet portable c’est super, mais je veux surtout apprendre comment on fait. Bref, j’ai été flemmarde et je n’ai pas fait d’échantillon.
J’avais acheté de la laine Drops Merino Extra Fine Superwash pour le pull bébé, qui se tricote en aiguilles 4. Comme c’était aussi le cas du bonnet, j’ai donc utilisé cette laine là (en quantité je dirais que j’ai utilisé une pelote et demi).
Premières difficultés…
Après avoir monté mes quelques 96 mailles et tricoté une dizaine de rangs, je me suis aperçue que cela ne ressemblait pas du tout à ce à quoi cela devait ressembler. Je suis donc retournée voir dans le livre de Lise Tailor si je ne m’étais pas plantée dans ma façon de tricoter les mailles et j’ai réalisé que je ne passais pas le fil au bon endroit dans la maille endroit. Un peu de découragement, essayer de saisir enfin le bon geste avant de tout défaire pour tout remonter correctement. J’ai cru comprendre que c’était beaucoup ça le tricot : défaire et refaire.
J’ai donc tout détruit et remonté à nouveau mes 96 mailles et là miracle ! J’ai petit à petit vu les côtes se former sous mes yeux. Cela avait un côté un peu magique et je dois dire qu’à ce moment là j’étais pas mal fière de moi. J’ai réussi à tricoter avec régularité, mais j’ai tout de même fait quelques erreurs. Il m’a fallu un moment avant de savoir reconnaître quelle maille se présentait à moi (maille envers ou maille endroit) en fonction de la position du fil. J’ai décidé de conserver mes erreurs au lieu de les défaire. J’aime bien l’idée d’avoir un tricot un peu raté, un peu bancal, ça lui donne une histoire qui me plaît.
Étant débutante, j’ai mis un peu de temps à faire monter le tricot pour arriver à la taille nécessaire, mais j’ai trouvé le processus assez agréable. Contrairement à la couture, on est confortablement installé et comme le geste a quelque chose de machinal on a une concentration suffisamment réduite pour pouvoir par exemple écouter des podcasts en même temps. Évidemment pour l’instant je suis loin d’être capable de regarder la télé en même temps, mais avec de l’habitude cela doit être atteignable pour des points faciles. Bref, j’ai bien aimé tricoté.
C’est au moment des diminutions que cela s’est un peu compliqué. J’ai eu du mal à comprendre le GGT (d’ailleurs je trouve le schéma un peu pauvre dans le livre de Lise Tailor pour cette partie et j’ai dû aller regarder des tutos Youtube). Finalement j’ai à peu près réussi à m’en sortir. Je ne sais pas si j’ai vraiment fait ce qu’il fallait mais j’ai en tout cas réussi à fermer mon bonnet. Heureusement pour moi, je l’ai terminé lors d’un weekend avec des amis, où l’une de mes amies sait justement tricoter. C’est grâce à ses conseils que j’ai réussi à fermer mon bonnet avec une couture à l’aiguille, je ne voyais pas trop comment tricoter en rond jusqu’au sommet. En cela du coup je n’ai peut-être pas suivi correctement le patron, mais j’ai tout de même un bonnet portable à la fin et c’est ce qui compte.
Le blocage
Tout ce que vous venez de lire a été écrit le 12 novembre. Oui, il y a plus d’un mois, parce que j’attendais d’avoir bloqué mon tricot pour faire des photos dans sa version définitive. Le blocage c’est en fait un premier lavage et un séchage à plat qui permettent à la laine de prendre toute sa dimension. J’avais lu qu’il fallait bloquer les tricots une fois finis alors je l’ai fait, mais je restais un peu dubitative. Il me semblait que mon bonnet était déjà portable en l’état. Mais lorsque je l’ai trempé dans son bain de lessive, il s’est vraiment passé un miracle. J’ai senti sous mes doigts la laine s’assouplir, se détendre et devenir très agréable au toucher. Après séchage, idem, je me suis retrouvée avec un bonnet beaucoup plus doux et souple. Il est aussi devenu un peu plus grand (et donc plus confortable) parce que la version tombée de mes aiguilles serrait un peu. En bref, cette étape assez fastidieuse m’a malgré tout convaincue et ça valait le coup d’attendre pour vous prendre des photos. 😉
Le bilan des premiers pas
Je dois avouer que malgré la grande simplicité de ce bonnet, je suis quand même très fière de moi et j’ai très hâte de monter un nouveau projet sur mes aiguilles. Je me sens d’attaque à essayer de tricoter un pull, parce que j’aime bien les challenges. J’ai l’impression d’être capable de me dépasser quand je décide de coudre un jean, une veste tailleur, ou de tricoter un pull. Et puis c’est un pas de plus vers une autonomie vestimentaire complète, ce qui me fait particulièrement rêver. En tout cas depuis que j’ai terminé ce bonnet je n’ai pas encore monté de nouveau projet parce que j’essaye actuellement de comprendre le patron que je vais tricoter ensuite. Je préfère bien lire et essayer de comprendre l’ensemble des étapes avant de m’y mettre, mais idéalement j’aimerais bien pouvoir emmener le début pendant mes vacances de Noël.
J’espère en tout cas que cette idée de Journal tricot vous plaira. J’espère vraiment consacrer davantage de temps à ce blog en 2020. Si vous me suivez sur Instagram en story, vous avez peut-être vu que je me suis remise à la broderie pour finir un costume historique laissé en jachère depuis 2014. J’espère pouvoir vous en dire plus bientôt.
Il n’y aura probablement pas de bilan sur le blog cette année, ou en tout cas certainement pas avant janvier, donc je vous souhaite en attendant de belles Fêtes et je vous donne rendez-vous en 2020 !