Mon premier jean
Bonjour à toutes et tous ! J’essaye de coudre un maximum cet automne en prévision d’un sevrage imposé pendant une bonne partie de l’année 2019. Je vous en reparlerai au moment du bilan de l’année, mais en attendant j’ai avancé dans les projets en attente depuis un moment, à commencer par celui de me coudre un jean.
Il y a plusieurs mois j’avais acheté le patron du jean Ginger de Closet Case Patterns en PDF à l’occasion d’une promotion. Je crois que j’en avais eu pour quelque chose comme une dizaine d’euros ce qui était intéressant, d’autant que j’avais lu beaucoup de bien du patron Ginger.
Peu de temps après j’avais acheté un jean stretch chez Rascol ainsi qu’une fermeture éclair pour pouvoir m’y mettre, mais j’avais procrastiné. Je ne sais pas si ça vous le fait aussi, mais quand je dois m’attaquer à un projet couture un peu ambitieux, alors même que je sais que je vais y prendre plaisir, ben je traîne des pieds et j’ai la flemme de m’y mettre. Cependant, comme tous mes jeans sont actuellement troués et qu’il n’est pas question d’en racheter, il a bien fallu que je me bouge et que je m’y mette, ce qui ne m’a pris finalement qu’une dizaine d’heures de travail en tout. Beaucoup moins de temps que ce à quoi je m’attendais.
Le patron Ginger
J’ai choisi de réaliser, pour commencer, la version A du patron, soit le jean droit taille basse. J’ai l’intention de coudre la version skinny dans un jean noir, mais ce sera pour plus tard. Ce projet-ci faisait un peu office de toile portable. Il s’agissait de coudre le patron tel quel pour voir quels ajustements il y aurait à faire sur moi pour d’autres versions. Je croisais quand même un peu les doigts pour que ça ne m’aille pas trop mal parce que passer du temps à faire toutes les surpiqûres pour un résultat pas du tout seyant m’aurait quand même pas mal démotivée.
Je n’ai donc pas fait de toile et je me suis lancée en faisant une confiance aveugle au patron. J’ai la chance d’avoir une taille plutôt standard donc je comptais un peu dessus, mais j’avais quand même pris soin de vérifier la mesure de la hauteur de l’entrejambe sur l’un de mes jeans pour vérifier que celle-ci correspondait au patron de Ginger. S’il y avait eu un écart j’aurais sans doute retouché le patron, mais ce n’était pas le cas. Je ne me rappelle plus si j’ai coupé la taille correspondant au 38 ou au 40, mais en tout cas je n’ai pas fait d’adaptation en comptant un peu sur l’élasticité du stretch pour faire ce travail.
La couture s’est plutôt bien passée même si j’ai buté un moment sur le mode de montage de la braguette que je n’avais jamais testé. J’ai fait une erreur due à une mauvaise compréhension du schéma que j’ai dû découdre, mais ensuite tout est allé comme sur des roulettes. C’est toujours un peu compliqué de se familiariser avec le langage propre à une marque, mais avec l’expérience et en faisant confiance à sa logique on réussit à s’en sortir.
Je ne pense pas que ce soit un patron accessible aux débutant·e·s. Il vaut mieux avoir eu quelques expériences de projets plus simples auparavant, mais il n’est pas très compliqué non plus. La clé me semble surtout, comme toujours, de prendre son temps. Essayer d’aller vite en couture ne m’a jamais réussi personnellement et c’est d’autant plus vrai pour la couture de vêtements que l’on va porter au quotidien et pour lesquels il est important qu’ils soient aussi beaux dehors que dedans.
La couture du short « Les petits boudins », qui explique pas à pas le principe des couture rabattues, m’avait familiarisée avec cette technique ce qui m’a permis de l’utiliser sur Ginger. J’ai rabattu la couture de montage de l’empiècement dos et de l’intérieur des jambes. Ces coutures ne sont pas nickel, mais suffisamment propres pour me donner satisfaction.
Du point de vue du seyant je trouve ce jean pratiquement parfait. La seule chose que je devrai adapter à l’avenir sera le placement des poches dos qui sont trop basses à mon goût par rapport à la hauteur de mes fesses.
Le tissu
Comme je n’avais pas l’intention de coudre une toile, j’étais partie en quête d’un tissu jean stretch pas trop cher pour ne pas avoir trop de regrets si cela s’avérait un échec. Mon choix s’est donc porté sur un jean stretch fin de chez Rascol contenant 3 % d’élasthane (le minimum conseillé pour ce jean étant 2 %). Je suis plutôt contente de mon choix de tissu, qui est du coup très confortable. Cependant la couleur n’est pas du tout fixée et a beaucoup déteint sur mes doigts pendant la couture et sur mes jambes lorsque je l’ai porté (et ce malgré un prélavage du tissu avant la couture). Pour l’instant j’évite donc de le porter avec des hauts clairs histoire de ne pas les ruiner. Avant le prochain lavage je le ferai tremper au vinaigre en espérant que cela soit suffisant pour fixer la couleur. J’essayerai donc de me tourner vers une meilleure qualité de tissu pour les prochaines versions, même si celle-ci était parfaite pour le premier test d’un patron.
Pour les surpiqûres j’ai utilisé le fil en coton bio Les Trouvailles d’Amandine que j’avais déjà utilisé pour ma salopette et mon short et que je trouvais très bien. Je trouve sa couleur très lumineuse et je crois que c’est définitivement mon fil adopté pour les surpiqûres. Les coutures ont été réalisées avec un fil polyester Gütermann bleu marine dont j’avais acheté une très grosse bobine.
Au moment du montage de la ceinture et après essayage du jean j’ai eu des doutes sur l’absence d’entoilage de la ceinture. Dans les instructions du patron on nous laisse libre ou non de faire ce choix et pour commencer j’avais décidé de ne pas entoiler pour garder l’élasticité de la ceinture et donc son confort. Mais arrivée à cette étape de la couture, j’ai eu peur qu’une ceinture pas entoilée ne se détende trop au cours de la journée. J’ai fait part de mes doutes à Saki qui m’a confirmé qu’elle entoilait systématiquement les ceintures de ses jeans stretch. J’ai donc suivi ses conseils expérimentés et je ne regrette vraiment pas. La ceinture tient bien en place et je peux porter mon jean sans ajout d’une ceinture supplémentaire ce qui est parfait (et qui n’arrivait JAMAIS avec les jeans du commerce).
Pour finir, la touche qui fait tout, j’ai posé le bouton de jean et les rivets grâce à ma pince Prym que j’ai depuis longtemps. Je l’avais achetée au tout début quand je faisais du costume historique et que je posais des œillets en métal (avant de me mettre à les broder main, donc) et je trouve que l’investissement en vaut vraiment la peine quand on se coud des vêtements. Les rivets et les boutons de jean (de la marque Prym pour que cela s’adapte à ma pince) ont été achetés sur Rascol en même temps que le tissu et la fermeture éclair et la pose a été un jeu d’enfant.
Voilà pour ce gros projet, dont je suis, il faut bien le dire, assez fière. Je ne peux que vous encourager à tenter l’aventure de vous coudre vos propres jeans, en fin de compte beaucoup moins compliquée que ce que l’on pourrait croire.
À présent je vais m’attaquer à un autre gros morceau : la veste tailleur Saler de Pauline Alice, qui attend sagement depuis presque un an.
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Il est très chouette ce jean, ça donne vraiment envie de se lancer !
Merci ! Franchement je conseille, ce patron est super 🙂