HSM’15 – Challenge #3 : Stashbusting, 1883 chemise
Je suis un peu en retard pour faire cet article (la date butoir du 3e challenge du Historical Sew Monthly était le 31 mars), mais j’ai terminé ma chemise 1880 mercredi avec seulement un jour de retard. Elle m’a finalement demandé pas mal de temps parce que j’ai tenu à faire des finitions très soignées à la main. Je me ferai probablement d’autres chemises si je suis amenée à porter ces costumes en sorties costumées (d’expérience c’est quand même plus agréable de mettre une chemise propre sous son corset quand on a bien transpiré dedans la veille), mais je sais que ce ne sera pas pour tout de suite. Je voulais donc que ce premier modèle de chemise puisse aussi bien convenir pour porter sous une robe de jour montante qu’une robe de soirée décolletée et ait des finitions très propres à la fois pour que ce soit le plus agréable possible au toucher et pour que ça ne risque pas de s’effilocher lors d’éventuels passages en machine. Et puis c’est mieux quand c’est propre, non ?
J’ai utilisé un patron reproduit dans le Fashion of the Gilded Age T.1 de Frances Grimble « Chemise with narrow shoulders » de 1883 et j’ai suivi les instructions tirée du même magazine de mode de 1883, Complete Guide to Ladies’ Garment Cutting. Dans ces instructions il était indiqué que deux mesures étaient importantes : l’écartement des épaules et la longueur de la chemise (qui si j’ai bien compris doit arriver aux genoux). En partant de là j’ai suivi d’instinct les mesures indiquées sur le patron miniature qui n’est pas à l’échelle (notez que je ne suis pas sûre d’avoir bien compris le sens des indications chiffrées sur le patron, mais j’ai l’impression que le résultat correspond pas mal à ce que ça devrait être).
La chemise est réalisée dans un voile de coton (possiblement mélangé, mais je ne saurais vraiment le dire) que j’avais eu dans un coupon d’1,50 mètre il y a quelques années je crois. Elle est constituée de 6 morceaux : le devant et le dos (tous deux coupés dans la pliure du tissu) et 4 goussets sur les côtés, qui constituent, selon le Complete Guide to Ladies’ Garment Cutting, l’élément fondamental qui donne à la chemise de cette période sa forme adéquate.
D’un point de vue couture, j’ai fait toutes les coutures de montage de la chemise à la machine, mais le tissu étant très fin, ça a pas mal tiré les fils ce qui m’a beaucoup agacée. Le résultat est donc moins net que ce que j’aurais voulu. Les emmanchures et l’encolure ont été ourlées à la main, et j’ai également rabattu toutes les coutures intérieures à la main (pour que ce soit propre et doux). L’ourlet au bas de la chemise ainsi que les plis religieuses (ajoutés de ma propre initiative parce que j’aime les plis) ont également été cousus à la main pour éviter le massacre que je pressentais avec ce tissu. L’entre-deux et la dentelle utilisés à l’encolure sont anciens et ont été cousus à petits points après avoir été nettoyés. J’aurais préféré avoir dans mon stock une bordure de dentelle anglaise (beaucoup de modèles sont reproduits dans mes Mode Illustrée de 1880), mais j’ai fait avec ce que j’avais et qui ne me semble pas si mal.
Je suis super contente de cette chemise qui est trèèèès fine et trèèèès agréable à porter. Malheureusement j’ai utilisé plus de tissu que ce à quoi je m’attendais et je crains de ne pas en avoir assez pour faire un pantalon coordonné. Si je n’en ai pas assez je recyclerai les chutes en fichu brodé.
La fiche technique en anglais :
What the item is: 1883 chemise
The Challenge: #3 stashbusting
Fabric: cotton voile
Stashed for how long?: I really don’t know but possibly 2 years for the cotton fabric. Vintage lace and white work since 1 year.
Pattern: chemise with narrow shoulders in Fashion of the Gilded Age from Frances Grimble
Year: 1883
Notions: white thread (cotton and polyester), vintage lace and whitework, satin ribbon.
How historically accurate is it? As much historical as possible so I’ll say 90 % accurate.
Hours to complete: around 10 hours
First worn: not worn yet
Total cost: 0 € in 2015.
Voilà pour la chemise ! Il a fallu que je me force un peu pour m’y mettre, mais je suis vraiment très contente du résultat et surtout d’avoir enfin terminé quelque chose (ça fait combien de temps que je n’avais rien terminé ?) !
Sinon il n’y aura pas de dimanche à l’atelier cette semaine, tout simplement parce que je ne serai pas chez moi, mais je vais essayer de vous poster, en début de semaine prochaine, ma critique de l’expo « Déboutonner la mode », que j’ai vu jeudi. Je vous souhaite un bon week-end. 🙂
Cet article vous a plu ? Partagez-le !
Bravo ! je suis toujours aussi impressionnée d’autant que je remets à « plus tard », le moment de confectionner une chemise .. ! Auriez-vous des conseils à me donner pour une chemise type « XVIIIème » ? Merci d’avance !
Isabelle
Merci Isabelle. C’est vrai que ce n’est pas très motivant de passer du temps à coudre quelque chose qui ne se verra pas, mais c’est très important, particulièrement pour le confort. Je crois que j’avais bricolé un patron de chemise XVIIIe, mais je ne l’ai pas montré sur le blog apparemment et je ne me souviens plus trop de ce que j’avais fait. Je te conseille d’aller jeter un oeil à mon article sur les patrons historiques. En suivant les différents liens tu devrais trouver des modèles de chemises XVIIIe pour t’en inspirer. https://modedhieretdaujourdhui.wordpress.com/2015/01/21/ou-trouver-vos-patrons-historiques/
Bravo, le résultat final est très réussi. Personnellement, j’aime beaucoup la dentelle de Valenciennes alors le choix de cette dentelle pour le bord me plait bien. Et puis avec tes finissions, elle sera sans doute plus solide à l’usage.
J’avais une question pour le coton que tu as utilisé. Est-ce que tu avais lu que cette chemise était généralement/toujours en voile de coton? Je me posais justement la question de la matière dans laquelle réaliser des dessous de cette époque.
Merci ! 🙂
Non c’est une supposition de ma part. En réalité je n’ai rien lu de précis sur la confection des chemises. Dans les Mode Illustrées que j’ai lu il n’en est quasiment jamais fait mention, il faudrait que j’épluche davantage de magazines.