Là tout de suite, vous vous dites que sur un règne de 70 ans, la « robe Louis XIV » ne veut pas dire grand chose. C’est tout-à-fait vrai, revenons sur le projet.
Pour les Journées Grand Siècle où je porterai moi-même une robe pas très historique, Marie voulait une robe de princesse qui lui permette de se la péter dans les jardins de Vaux-le-Vicomte. Puisque le château a été construit par Fouquet et que c’est une grande fan du XVIIe siècle, il était plutôt logique de chercher la forme de la robe du côté du XVIIe.
Comme Marie ne fait pas de reconstitution historique (ni moi d’ailleurs) on a décidé de ne pas s’embêter avec un corps très baleiné. Pour que ce soit joli, il a donc fallu mettre en forme les coutures de devant (qui sont droites en principe) pour qu’elles épousent davantage la forme de buste de Marie. Le fait de ne pas baleiner le corps enlève toute la rigidité au costume (normal) et du coup enlève aussi ce qui est caractéristique de la forme historique. On se retrouve avec un haut de déguisement (mais qui est joli franchement 😉 !).
Comme dit précédemment j’ai également été obligée de poser du biais sur les tassettes en bas du corps, mais sur un véritable costume XVIIe je ne crois pas que l’on devrait le voir sur la partie centrale comme c’est le cas ici (je précise d’ailleurs que les tassettes seront dissimulées par la jupe sauf bien sûr la pointe de devant).
Pour ce qui est de la sur-jupe, j’ai fait des plis canons comme ça se faisait à l’époque, mais je ne les ai pas fixé correctement parce que mon tissu était trop souple et que les plis se couchaient trop (bon j’avoue que je n’ai pas poussé très loin mes recherches sur la fixation de ces plis). Normalement donc les plis devraient être perpendiculaires au corps et donner du volume à la taille. Marie et moi avons jugé qu’il y avait suffisamment de volume comme ça en laissant les plis parallèles au corps et puisque nous ne faisions qu’un déguisement ce n’était pas trop la peine de s’enquiquiner.
Pour les manches, je reconnais que je les ai faites à mon idée sans chercher d’iconographie XVIIe, il m’a surtout semblé que ce serait joli comme ça et que l’ensemble rendrait bien.
J’ai pas mal employé le mot « déguisement » pour parler de cette robe, puisque c’en est un, j’en profite pour revenir sur la distinction déguisement/costume qui est faite par les costumés (c’est-à-dire ceux qui portent des costumes historiques). Parce que si vous croisez un costumé et que vous avez le malheur de lui dire que vous aimez beaucoup son déguisement vous signez votre arrêt de mort ! ^^
Blague à part la distinction qui est souvent faite est grossièrement la suivante :
– un costume historique est un vêtement de bonne qualité, bien fini, avec des tissus naturels (ou qui semblent l’être), utilisant des coupes, des couleurs qui s’approchent au plus près de ce qui se faisait à l’époque du costume en question.
– un déguisement est un vêtement plus freestyle où tous les points évoqués précédemment sont accessoires.
Je caricature un peu, mais c’est l’idée, donc autant dire que le déguisement a mauvaise presse dans le milieu des costumés, mais il ne faut pas oublier qu’on peut aussi faire des déguisements de bonne qualité, tout dépend de ce que l’on recherche.
Tout ça pour dire que la robe de Marie est un déguisement, mais qu’elle n’en reste pas moins une robe de princesse dans laquelle elle va se la péter dans les jardins de Vaux-le-Vicomte et c’est quand même le plus important !
Nous ferons un essayage samedi prochain en espérant que la robe lui aille parfaitement. Là il me reste encore à faire les ourlets et à mettre des boutons pressions pour que le col et les manches soient amovibles pour qu’elle puisse mettre sa robe rose sans scrupules à la machine. Je poserai aussi un bouton pression au dos du corps pour maintenir la surjupe en place.
J’ai trouvé la parade (un peu cracra) pour éviter d’avoir à faire un ourlet sur la mousseline, couper des festons à cru. Faudra juste pas regarder la découpe de trop près. ^^
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