Cette tenue de polonaise avance vraiment à la vitesse de l’escargot, mais hier soir j’ai pu terminer une manche ! J’ai pas mal hésité sur la disposition des smocks et j’ai finalement opté pour une solution qui me fait gagner du temps (en tout cas sur les manches). Voilà quelques photos un peu pourries prises avec mon téléphone.
Moi qui étais sceptique sur le rendu des smocks pour ces manches, je dois avouer que je suis conquise. Du coup je pense que je vais faire la décoration du pourtour de la polonaise similaire pour garder une unité.
Je me pose également des questions sur la pièce d’estomac. Là j’ai fait un patron de pièce d’estomac assez large, mais ce ne sera pas encore suffisant. Je me demande si ce ne serait pas plus simple de faire un haut lacé dans le dos (comme a l’habitude de le faire Sarah sur ses robes XVIIIe par exemple), mais je n’aurai, de toute façon, pas assez de lainage bleu.
De toute façon je crois qu’il va falloir que je mette ce projet en attente. Je dois absolument m’occuper des costumes Regency pour début avril (et accessoirement j’ai des révisions à faire) du coup je pense que cette polonaise d’hiver sera terminée au printemps (et encore !). Le programme du week end : broder les œillets du corset 1820, faire un jupon Regency et ma robe de jour 1818 (comment ça j’ai des programmes chargés ?).
Bon, il faut reconnaître que le titre est un peu trompeur car ma polonaise n’est pas encore terminée et donc pas finie d’être décorée. Mais comme le challenge n°4 du Historical Sew Fortnightly porte cette semaine sur la décoration je me suis dit que j’allais faire un petit post bilingue sur mon projet de polonaise (qui dure maintenant depuis 4 mois).
Well, I have to admit that the title of the article is not quite right because the polonaise is not finshed yet, but as the challenge n°4 of the Historical Sew Fortnightly is about embellishment, I will make a « little » international post to explain to you the project (that I started 4 months ago). But sorry, I won’t translate everything that I wrote in French because I am not very comfortable in english.
Rappel du projet : faire une vraie polonaise hivernale de 1777 sur un jupon piqué. Pour ce qui est de la vraie polonaise, je vous renvoie encore et toujours au post d’Heileen qui explique tout parfaitement, mais dans les grandes lignes une polonaise est une robe retroussée, sans démarcation à la taille, ballante sur le devant.
The project : to sew a real 1777 polonaise for winter season to wear on a quilted skirt. On the real polonaise, please read the post of Heileen who explain all the differences with the anglaise retroussée en polonaise.
J’ai commencé par réaliser un jupon piqué dans un reste de coupon de soie sauvage (la soie qui avait servi à faire mon corset/instrument de torture 1901). Pour le jupon j’ai utilisé plus ou moins fidèlement le patron de jupe piquée du Patterns of Fashion de Janet Arnold et j’ai dessiné moi-même le motif en m’inspirant à la fois de Janet Arnold et du livre 18th Embroidery Techniques. Il m’aura fallu 127 heures de travail pour terminer le jupon et je n’ai pas encore cousu l’ourlet. Niveau historicité je pense que mon jupon est plutôt fidèle. La seule entorse à l’historicité a été de piquer les médaillons à la machine (alors que les motifs floraux ont été faits à la main).
I started with the quilted skirt in a rest of silk that I used for my 1901 corset. My pattern for the skirt was the one of Patterns of Fashion by Janet Arnold and I designed myself the decorative pattern inspired by the Janet Arnolds and the book 18th Embroidery Techniques. It took me 127 hours of work to finish the quilted skirt and the hem is not sewn yet. I think this quilted petticoat is pretty accurate, but it’s half machine sewn (whereas the curved lines have been hand made).
Pour ce qui est de la polonaise le travail est évidemment moins avancé, mais désormais il ne reste plus qu’à terminer les manches et à faire la décoration et les finitions. Pour le patron, j’ai utilisé les planches reproduites par Heileen sur son blog et je me suis inspirée du dos en fourreau d’anglaise retroussée du Janet Arnold pour faire le dos de ma polonaise. Je me suis posée pas mal de questions sur le dos des polonaises et grâce à des conseils avisés j’ai réussi à faire le mien de manière plutôt historique je pense (quoique j’ai quand même fait un pli creux au milieu dos ce qui paraît plutôt rare sur les robes d’époque qui nous restent). Au niveau du patron, j’ai utilisé des pièces de patron XVIIIe, mais pas exactement des pièces de patron de polonaise du coup ce n’est pas parfaitement historique non plus. La chose qui ne ma paraît pas du tout historique et que je modifierai la prochaine fois c’est le décolleté devant et la bretelle. D’après le nouveau patron de polonaise posté par Heileen (malheureusement après que j’ai coupé mon tissu) le décolleté des polonaises me paraît plus arrondi que ce que j’ai fait (mais je le corrigerai en posant les ruchés décoratifs). Ensuite alors que j’ai fait une bretelle séparée je réalise maintenant que j’aurai dû la relier d’une pièce avec le devant. Je le saurai pour la prochaine fois et ce n’est pas trop grave, mais bon, c’est un peu dommage. Mais malgré ces détails je pense que mon manteau de robe est plutôt historique lui-aussi (même si mon coupon de lainage est mélangé avec du synthétique).
On the polonaise my work is always in progress : I have to finish the sleeves and sew the embellishments. I used the pattern that Heileen posted on her blog and used the pattern of the back en fourreau in the book of Janet Arnold. So the pattern is 100% 18th century but it’s mix of elements and not a real pattern of polonaise, so it is not 100% historical, thought the general look seems to me pretty accurate. The polonaise is made in a wool fabric mixed with some synthetic stuff.
En ce qui concerne la décoration (parce que c’est quand même l’objet du challenge de cette semaine) j’ai opté pour une décoration contrastante en coton beige parce que ça me semble être assez fréquent sur les polonaises. À l’origine je voulais faire des smocks en nid d’abeille au niveau des coudes parce que j’ai un grand amour pour le nid d’abeille (en témoigne ma robe Jane Eyre). Je ne crois pas avoir vu de polonaises de musées décorées avec des smocks, en revanche il existe une robe à la française de la fin du XVIIIe avec des smocks sur les manches conservée au Kyoto Costume Institute (d’ailleurs j’ai bien l’intention de reproduire cette robe à la française à smocks). Mais d’après mes courtes recherches, j’ai l’impression que les polonaises décorées au niveau des coudes ont toujours des manches 3/4, lorsque les manches sont longues, il semble que les ruchés se situent en bas de la manche. Du coup je vais plutôt positionner mes smocks en bas de manche (contrairement à la photo). Une question que je me pose est : est-ce que je fais mes smocks sur tout mon morceau de tissu beige ou est-ce que je n’en fais qu’en haut et en bas, ce qui va donner un côté bouffant ? J’avoue que je ne sais pas trop. J’ai mis deux heures à faire ces deux lignes de nid d’abeille et j’ai peur de perdre mon temps à faire quelque chose qui ne me plaira pas à la fin.
Pour le pourtour du manteau de robe ce sera un simple ruché de petits plis plats. Je pense que je vais retrousser ma polonaise uniquement par l’intérieur parce que je n’aime pas beaucoup les liens visibles.
For the embellishment (because it is all the challenge is about) I want to make an embellishment in a different fabric (a beige cotton). I will make a honeycomb smocks decoration on the sleeves (cause I love the smoks as my Jane Eyre dress prove it) but I am not sure if I use all the fabric or if I sew my smocks just on top and on the bottom of my beige cotton piece (I’m not sure it’s very clear). I will sew a beige ruffle on the border of the polonaise.
Ensuite, cette polonaise sera accompagnée d’un manchon de fourrure blanche (s’il fait très froid) et d’un fichu de cou avec un volant (et l’idéal serait d’y ajouter un plumetis brodé, mais je crois que je vais avoir la flemme). J’ai commandé un pouf fin XVIIIe à une créatrice de perruques et je l’agrémenterai d’un genre de coiffe pour laquelle je ne suis pas encore décidée, dans le même tissu que mon fichu.
Then I will have to sew a neck fichu and some sort of a headdress but I don’t know what yet.
Bref, tout ceci fait un très très long post. Bravo si vous m’avez suivi jusque là. La suite au prochain épisode.
Well all this was an extremely long post. To be continued…
Avant de vous parler du Challenge n°4 du HSF auquel j’ai bien l’intention de participer avec ma polonaise (mais avec du retard évidemment), je vous soumets le problème qui se pose à moi en ce moment : le dos de ma polonaise.
Parce que sinon ce ne serait pas drôle, j’ai coupé tous mes morceaux de polonaise dans ma laine et voilà que le dos ne me convient plus du tout. Sur la toile, réalisée dans un tissu fin, je m’étais trompée dans le sens des plis. J’avais pris les marques du dos d’anglaise en fourreau reproduit dans le Pattern of fashion de Janet Arnold, et j’avais fait une succession de plis creux (c’est-à-dire qu’ils étaient tous dirigés vers le centre). Sur la toile, ça ne me paraissait pas mal. Je tenais à faire des plis dans le dos de ma polonaise parce que comme ça ça donnerait un peu d’ampleur à la jupe. Sauf qu’en faisant des essais de plis dans ma laine, je ne suis vraiment pas convaincue. Et pour couronner le tout, Heileen a posté un article hier sur son blog qui m’a fait réaliser que je faisais fausse route.
Explications en image :
Ces plis là me posent plusieurs problèmes : déjà je les trouve beaucoup trop droits, alors qu’a priori, sur le patron, ils devraient être plus larges en haut et plus fins en bas. De plus, si j’en crois l’article d’Heileen, des plis de ce type correspondent à un dos d’anglaise, mais pas nécessairement de polonaise (normal en même temps, vous me direz, j’ai pris un patron d’anglaise pour le dos). Du coup je suis retournée voir un autre de ses articles sur les polonaises (oui c’est un peu ma bible sur le sujet) et j’ai bien été obligée de constater qu’il ne semble pas y avoir de plis dans le dos des polonaises d’époque conservées dans des musées. Mais les plis dans le dos, je trouve ça classe. Dilemme. Du coup j’ai fait plusieurs essais :
Le problème c’est que rien ne me convainc, parce que je fais une polonaise d’hiver en laine et que des plis sur de la laine et ben c’est vraiment plus moche que des plis sur du coton fin. Il y a une chose que j’aime assez c’est le premier pli creux du centre. J’aime la façon dont le tissu s’évase ensuite avec le pli du milieu. Du coup il reste deux autres possibilités : soit je me contente de ce pli creux au centre et je laisse tomber les autres et je retaille mon dos en fonction. Soit je laisse complètement tomber les plis dans le dos et je retaille chacun de mes morceaux pour me contenter de ne faire des plis qu’au niveau de la taille.
Bref, je suis en pleine réflexion et vos avis (et connaissances historiques) sont les bienvenues pour me conseiller.
Après le jupon piqué, il était temps de se mettre au manteau de robe à la polonaise qui doit aller par-dessus.
Tout d’abord grâce à l’article très éclairant de Kendra de Démodé Couture, j’ai ENFIN compris comment placer mon cul de Paris pour ne pas avoir l’air énorme tout en ayant une silhouette qui correspond bien à la silhouette XVIIIe. Il suffisait en fait de le placer sur les hanches et non à la taille comme je le faisais avant. Cela paraît sans doute évident, mais ça va mieux en le disant ! ^^
Ensuite la bonne et la mauvaise surprise du jour c’est que j’ai maigri, mais que du coup mon corset XVIIIe, qui n’était déjà pas très serrant, est maintenant franchement trop grand. J’avais l’intention de me faire un blanc corset piqué pour être plus à l’aise, mais du coup, il va falloir que je le fasse assez rapidement.
Pour le patron de ma polonaise, je tiens à remercier chaleureusement Heileen, la Costumière Hystérique, pour son article très intéressant sur les polonaises. Grâce aux planches de patrons tirés de The Cut of Women’s Clothes de Nora Waughn qu’elle a reproduites sur son blog, j’ai pu réaliser la toile de la mienne. Très exactement je me suis servie du patron du dos de la robe à l’anglaise en fourreau reproduite dans le Janet Arnold que j’ai agrandi à ma taille ainsi que du devant de la 2e planche reproduite par Heileen. Étant encore incapable de mouler un vêtement j’arrive assez bien, maintenant, à compiler des pièces de patrons différentes. Voici ce que ça donne pour le moment.
La forme du décolleté dos n’est pas satisfaisante : soit je recoupe les côtés pour que ce soit plus arrondi (mais dans ce cas mon corset dépasse dessous :-S), soit je rajoute quelques centimètres au centre, mais je ne sais pas trop comment m’y prendre…
Et voilà le premier essayage avec jupon piqué. Je ne me suis pas encore occupée des manches coudées, chaque chose en son temps !
À part ce problème de décolleté au milieu dos, cette première toile me paraît plutôt satisfaisante. Qu’en pensez-vous ?
le jupon piqué est TERMINÉ. Bon, il reste encore l’ourlet à faire et je pense que je vais le faire à la main sinon ça ne va pas être très joli. Mais c’est une bonne chose, je vais enfin pouvoir reprendre une vie normale et commencer le manteau de robe à la polonaise (mais pas tout de suite, là je fais une pause).
Le jupon est porté avec un cul de Paris. J’en avais fait un il y a un moment, mais il n’est pas terrible, donc il faudra peut-être que je m’y recolle, mais pour l’instant je m’en contente. Du coup comme le volume est plus important à l’arrière qu’à l’avant, je vous montre une astuce pour que le dos de la jupe ne descende pas moins bas. Je n’ai rien inventé, je me suis inspirée du patron de jupe piquée du Janet Arnold. Si vous vous souvenez bien, tous mes panneaux de jupe ont exactement les mêmes dimensions. Ce qui change c’est que j’ai monté le devant et le dos sur deux empiècements de taille différente : l’empiècement dos ménage de la place au cul de Paris.
L’empiècement est ensuite monté à l’aide de plis sur la ceinture.
J’ai fait un essayage vite-fait sans corset pour voir comment le jupon tombe et ça fait un volume assez incroyable. Inutile de dire que ce n’est pas franchement amincissant.
Ce qui est un peu ennuyeux (et trompeur sur les photos) c’est que la partie basse du jupon piquée à la main n’est pas très visible, ça dépend vraiment des reflets. Et j’avoue que passer trois mois à faire un dessin compliqué pour qu’il ne se voie pas, c’est un peu énervant. Cela dit ça ressort bien sur les photos, heureusement !
EDIT : J’avais oublié que je voulais faire la fiche technique du projet, du coup la voici :
Historicité : environ 90%. Je me suis servie d’un patron et de motifs historiques, et la moitié du projet a été réalisé à la main.
Tissus : soie sauvage pour l’endroit et coton pour l’envers. A priori les jupons piqués au XVIIIe était souvent fait dans du satin de soie, et le rendu me semble assez similaire.
Prix des matériaux : 30€ pour le coupon de soie, 10€ pour la doublure, 20€ pour le molleton et environ 15€ pour le fil, ce qui nous fait un total de 75€ (et je peux vous dire que si jamais je le vends, le prix sera BEAUCOUP plus élevé).
Nombre d’heures de travail : environ 7h à la machine contre environ 120h de piquage à la main (sachant que je n’ai pas encore fait l’ourlet à la main…)
Bon, quand je dis presque c’est un peu exagéré parce qu’il me reste quand même une dizaine d’heures de travail dessus, mais je touche au but. Si je ne sors pas trop cette semaine je devrais réussir à le terminer dimanche prochain, ce qui serait vraiment bien. Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas fait un patron que je ne sais même plus comment on fait !
En tout cas voilà où en est le 6e et dernier panneau de jupe piquée :
Vous n’y croyiez plus, moi non plus, et pourtant… J’ai enfin entamé le 6ème et dernier panneau de ma jupe piquée. Bon pour le moment, il est à peine entamé et ne sera certainement pas fini avant janvier, mais je tiens le bon bout !
Les 5 premiers panneaux finis :
Et le 6ème à peine commencé :
Après il ne restera « plus » qu’à faire le manteau de robe à la polonaise. L’ensemble a intérêt à claquer, c’est moi qui vous le dis…
Comme promis, voilà quelques nouvelles du jupon piqué, qui n’avance plus aussi vite qu’au début, il faut bien le reconnaître. Déjà je ne suis plus au chômage, ce qui a sacrément fait baisser ma productivité. En plus, j’ai pleins d’autres trucs à faire et je suis tout le temps fatiguée alors j’ai pris la décision de terminer ce costume tranquillement à mon rythme, sans me presser. Il ne sera pas terminé pour la sortie à laquelle j’avais prévu de le mettre le 22 décembre, mais tant pis. Je préfère prendre mon temps et être vraiment satisfaite de mon travail plutôt que de coudre dans l’urgence.
Voilà donc où j’en suis : 4/6 panneaux sont terminés et le 5e est tout juste commencé.
Si je fais un pronostic, je dirais que le jupon sera fini le week end du 15 décembre. Ensuite il faudra s’attaquer à la polonaise, qui ne sera pas une mince affaire…
Ce week end j’ai enfin terminé de monter ma première moitié de jupon piqué sur sa ceinture et j’ai bien avancé le 4e panneau. On va y arriver…
Du coup c’est sûr que du volume, il y en a ! J’ai un peu peur que ce ne soit pas très joli avec les plis à la taille. J’ai un peu de mal à me rendre compte sur le mannequin (en plus mon mannequin penche à droite), mais l’essayage sur moi attendra que j’aie fini la 2e moitié.
Cette semaine j’ai commencé un nouveau travail, donc je suis fatiguée, donc je pique à la vitesse d’un escargot. Je n’ai même pas fait la moitié du 4e panneau (honte à moi !), mais je pense que de toute façon, avec ce nouvel emploi, il va falloir que je revois mon rythme : une semaine ça ne me paraît pas possible, mais ce serait bien que j’arrive à terminer un panneau en une semaine et demi.
J’espère pouvoir vous mettre une photo du devant du jupon monté sur sa ceinture en début de semaine prochaine. D’ici là, pour vous faire patienter (et parce que les images c’est mieux), j’ai fait un petit dessin en couleurs de l’objectif que je me suis fixé pour cette polonaise.
Il reste un loooong chemin à parcourir avant d’arriver à ce résultat. D’autant qu’évidemment, j’ai un rhume qui me donne envie de m’enfouir dans mon lit pour tout le week end.