Dimanche pas à l’atelier – blogs à suivre

Dimanche pas à l'atelier Mode d'Hier et d'Aujourd'hui

Je suis vraiment désolée de ne pas avoir publié d’article mercredi dernier, ni d’avoir rien à vous montrer aujourd’hui, j’ai été un peu occupée par des recherches en bibliothèque, un suivi de « reclassement professionnel » et l’organisation d’un jeu de rôle grandeur nature ce week-end. Cette semaine s’annonce également plutôt chargée et j’ai peur de ne pas pouvoir coudre beaucoup, ni d’ailleurs avancer dans ma lecture de mes numéros de La Mode Illustrée de 1902. Je dois en effet terminer de rédiger mon projet de thèse pour l’année prochaine ainsi que faire mon bilan de compétences. Sans compter qu’il y a pendant trois jours, au musée des Arts Décoratifs, un colloque sur l’histoire de la mode auquel je veux assister. Quoi qu’on fasse on court toujours après le temps…

En attendant un peu de couture, je me propose de partager avec vous quelques liens de blogs que je suis assez régulièrement. Depuis la migration de Mode d’Hier et d’Aujourd’hui je n’ai pas encore pris le temps de créer une page de liens vers des blogs et sites web que j’aime bien suivre, donc c’est l’occasion d’évoquer des adresses que j’ai l’habitude de consulter et dont j’ai rarement parlé ici (un jour je ferai une page complète de liens… bientôt peut-être…).

Pour commencer par un blog tout récent, Marie-Laure Colomban, qui est costumière, a lancé son blog professionnel le mois dernier sur lequel elle parle de ses créations, mais elle propose aussi des analyses de costumes de films ou encore des critiques d’expo. Je suivais son blog précédent pour la qualité des costumes qu’elle réalise même s’il n’était malheureusement pas souvent mis à jour. J’ai l’impression qu’avec De fil en dentelle elle tient un rythme de publications plus régulier ce que je trouve très bien et j’ai hâte de découvrir ses prochains costumes.

Kleidung um 1800 est un blog en allemand (et en anglais) consacré exclusivement à la période 1790-1820 (à peu près). C’est un blog que je trouve génial et qui force l’admiration parce que Sabine est une spécialiste, qu’elle réalise toujours des vêtements différents et originaux sur la même période depuis des années. C’est un blog qui donne plein d’idées et qui est époustouflant de maîtrise technique. Si vous ne le connaissez pas je vous encourage très vivement à le suivre.

The Modern Mantua-Maker est un blog que j’ai découvert grâce au Historical Sew Monthly dont les costumes historiques m’ont beaucoup impressionnée. Dernièrement elle a notamment réalisé un MAGNIFIQUE spencer bleu ciel dont je suis très admirative.

Reflets Mode d'Hier et d'AujourdhuiCe blog-ci n’est pas du tout un blog de costumes, ni de couture, mais un blog mode/photo/lifestyle que je suis presque quotidiennement. Déjà j’aime bien l’esprit des billets d’Éléonore Bridge. Les sujets qu’elle évoque me parlent, j’aime ses photos, j’aime le design général de son blog, bref j’aime bien.

Cakes in the city est un blog de pâtisserie que je suis occasionnellement. Le rythme des publications est plutôt mensuel et j’ai plutôt tendance à me lasser des blogs aux publications trop irrégulières, mais les photos sont tellement belles et donnent tellement envie que j’y reviens régulièrement. Paradoxalement je n’ai encore testé aucune recette, mais j’aime bien aller y jeter un œil pour me donner faim.

Voilà pour ce petit avant-goût de mes balades sur la toile en attendant une page de liens plus complète quand j’aurai le temps de m’y mettre. Dites-moi quels blogs vous suivez, ça m’intéresse !

Bonne semaine à toutes et tous et à bientôt j’espère avec de la couture !

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Dimanche à l’atelier – broderie

broderie basilic

Partie à la campagne ce week-end (un long week-end qui a commencé mercredi dernier), je me suis consacrée à de la broderie décorative pour la maison de mes parents en travaux (enfin là c’est plutôt la phase décoration). Si vous me suivez sur Facebook, vous avez dû voir passer plusieurs fois l’avancée de l’ouvrage que j’ai finalement fini hier soir (après avoir passé environ 6 heures de mon dimanche dessus…).

broderie kit basilic déco cuisine campagne
Il paraît que c’est du basilic…

Cette broderie faisait partie d’un kit proposé dans un journal auquel ma mère était abonnée il y a quelque chose comme 20 ans.  Elle avait réalisé la première broderie (du romarin) et comme nous cherchions de la déco à moindre coût pour notre cuisine de campagne, on s’est dit que ces broderies y trouveraient leur place. En réalité ça a été assez pénible à broder parce que le motif est très répétitif et pas folichon et parce que je n’avais pas le choix des couleurs. Bref, c’est un peu frustrant d’un point de vue créatif et je me suis sentie très limitée dans les couleurs proposées, c’est pourquoi j’ai ajouté une nuance supplémentaire d’un vert un peu bleuté pour ne pas trop m’ennuyer. Finalement je trouve que ce basilic ne ressemble pas du tout à du basilic, mais il devrait quand même rendre pas mal là où il sera accroché.

Sinon ma mère a retrouvé des préparations de broderie de mon arrière-grand-mère : plusieurs motifs dessinés sur des chutes de tissus blancs pour faire des napperons, qui ont beaucoup souffert (les tissus sont très jaunis), mais qui sont peut-être récupérables. Je vais essayer de les broder et de les faire tremper au savon de Marseille pour voir ce ça donne. Là encore cela nous permettra d’avoir une déco campagnarde de récup’ pour rien du tout.

napperon ancien à broder.
Modèle de borderie pour napperon transféré sur un tissu non identifié.
napperon à broder broderie anglaise
Modèle de broderie anglaise pour napperon (celui-là est très jauni)
napperon blanc ancien pour point de croix
Napperon en bon état idéal pour point de croix. Je vais chercher dans mes Mode Illustrée un modèle historique à broder.

Ce week-end je n’ai donc pas du tout avancé sur mon corset 1880 comme j’en avais l’intention, mais je vais essayer de faire ça cette semaine. Je vais aussi m’occuper de mon tablier 1880 assez rapidement parce que je « dois » faire une bordure au point de croix et n’en ayant jamais fait de ma vie ça risque d’être un peu compliqué.

Voilà pour ce dimanche à l’atelier ! Et vous, qu’avez-vous fait ce week-end ?

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HSM’15 #4 War & Peace : il faut sauver l’Alsace et la Lorraine

HSM'15 War & Peace : Sauver l'Alsace-Lorraine

Je vous l’avais déjà dit, faute d’inspiration pour ce challenge n°4, Guerre et Paix, j’ai décidé de vous faire un post d’histoire de la Mode. Je vous propose donc une courte revue des modes en 1872 qui parle beaucoup des conséquences de la guerre contre la Prusse sur la mode parisienne.

Les magazines de mode de l’année 1872 que j’ai pu lire (grâce à Gallica) sont encore tous très fortement marqués par la guerre de l’année passée et la mode est toujours au noir. Dans le n° du 31 janvier 1872 de La Fantaisie Parisienne on peut lire :

« Les modes parisiennes, parfois si extravagantes, ce sont rangées sous la bannière du deuil. Toutes les toilettes sont noires, car tous nos cœurs sont encore endoloris. »

Ou encore dans La Sylphide du 10 février 1872 :

« Le noir continue à jouir des faveurs de la mode. Il s’est impatronné chez nous. Il va avec la tristesse de nos pensées et la souffrance de nos cœurs. Les femmes veulent bien encore être belles, mais avec du noir, et si elles s’amusent, elles mettent comme un crêpe à leurs plaisirs. »

mode du noir et du deuil en 1872
Gravure de la collection Maciet conservée aux Arts Décoratifs (liens en bas d’article). Années 1870.

Pourtant dans La Fantaisie Parisienne on exhorte (dans le même numéro de janvier) les femmes à le quitter pour stimuler l’économie textile française :

« Quittons ce deuil, mes chères lectrices, par trop économique pour tous ceux qui vivent de notre admirable industrie, source de richesses de la France. »

Récupérer l’Alsace-Lorraine

Ces deux magazines, La Fantaisie Parisienne et La Sylphide, nous montrent également que la perte de l’Alsace et de la Lorraine est un fort traumatisme. Dans les numéros de février de La Sylphide la rubrique « Modes » évoque à plusieurs reprises les souscriptions nationales et les élans patriotiques pour le rachat de la France. On nous dit que toutes ces dames élégantes et patriotes font des pieds et des mains, allant de porte en porte, pour recueillir de l’argent visant à restaurer la grandeur de la France.

Perte de l'Alsace-Lorraine en 1871
Illustration qui accompagne la déclaration des députés d’Alsace-Lorraine lue à l’Assemblée Nationale de Bordeaux le 1er mars 1871 par M. Jules Grosjean.
Source Gallica

Dans La Fantaisie Parisienne (n° du 31 janvier 1872) on nous parle également d’une nouveauté patriotique de la mode : « les bijoux Alsace-Lorraine ».

« Vous pouvez avoir pour 20 à 25 francs de délicieux boutons de manchettes, des bagues, des broches, etc, avec l’écusson de la France, de l’Alsace et de la Lorraine. Ces bijoux emblématiques sont d’un goût pur et très artistique et sont appelés à avoir un grand succès. »

Le numéro du 15 février du même magazine parle toujours des bijoux Alsace-Lorraine, pourtant je n’ai, jusqu’à présent, pas trouvé de mention de ces objets dans d’autres magazines de l’année (notez que comme ce n’est pas ma période de recherche, je n’y ai pas passé beaucoup de temps). Cela dit l’existence de tels objets n’a rien d’étonnant, rappelez-vous ma photo des boutons patriotiques de la Seconde Guerre Mondiale exposés aux Arts Décoratifs.

Almanach d'Alsace-Lorraine 1896
Almanach d’Alsace et de Lorraine, 1896.
Source : Gallica

Voilà, c’était un court article parce que je n’ai pas le temps de plus me pencher sur la question, même si elle est passionnante. N’hésitez pas à m’indiquer en commentaire si vous en savez plus sur ces accessoires patriotiques de 1872. Bonne fin de semaine à toutes et tous, je vous laisse avec quelques liens qui pourront vous plaire.

Plusieurs belles gravures de mode des années 1870 de la collection Maciet conservée aux Arts Décoratifs. Ici d’autres images de la même collection.

 

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Dimanche à l’atelier – des bretelles pour mon corset

dimanche à l'atelier bretelles de corset 1880

En fait de dimanche à l’atelier c’est plutôt un « la semaine dernière à l’atelier » parce que mon week-end a été tellement occupé que je n’ai même pas pu envisager de faire un peu de couture. Pourtant en ce moment je suis plutôt motivée.

J’ai donc coupé les bretelles de mon corset piqué 1880 que je dois maintenant coudre et broder. Il ne me restera plus ensuite qu’à coudre des petits sacs de rembourrage sur les hanches à l’intérieur du corset et celui-ci sera enfin terminé (il serait temps non ?).

corset piqué 1880 à bretelles
Les bretelles sont épinglées, le biais est coupé, yapuka !

J’ai également fait le point sur mes tissus en stock pour mon tablier 1880 du challenge « Practicality » (en manquant me faire tomber une boîte de tissu sur la tête). Je ne suis pas très satisfaite de ce que j’ai à disposition et j’hésite à utiliser soit :

  • un reste de coupon de coton blanc à rayures ajouré (le même que mon chemisier style 1900), mais ce n’est pas optimal.
  • deux vieux morceaux de nappe blanche à motifs losange (très discrets) qui sortent de je ne sais où, mais qui viennent d’une grand-mère (la mienne ou une autre, mystère ?). Le problème de cette option c’est que vu le tombé du tissu et le fait qu’il ne se chiffonne pas je suis presque sûre que c’est de la viscose ou un truc du style. L’avantage par contre c’est que le tissu est plus épais, ne craint rien, et pourra vraiment faire office de tablier (et c’est ce qu’on lui demande).

Bref je ne suis pas encore vraiment décidée. Sinon j’ai fait une petite expérience sur mon reste de lin orange (trop peu pour un tablier) que j’ai fait tremper un long moment dans de l’eau javelisée, pour voir ce que ça donnait, et qui en est sorti presque à l’identique (la couleur a un peu dégorgé, mais à peine).

En ce moment mon envie est de me faire une toilette de bal 1880, mais le modèle que j’ai en tête risque de ne pas convenir au stock de tissus que j’ai (et on se rappelle que je n’achète plus de tissus avant d’avoir écoulé tout ça !), donc je vais peut-être plutôt partir sur une tenue de plage (très inspirée d’une robe conservée à Galliera et exposée lors de l’expo parisienne L’impressionnisme et la mode) ou alors ma robe de visite en moire chocolat puisque j’en ai 10 mètres (de mémoire).

robe de plage 1880 musée Galliera
Robe conservée à Galliera dont je n’ai plus les références. (La photo avait été prise par Fanny à l’occasion de l’exposition)

J’ai aussi eu une idée géniale (oui je me lance des fleurs) : je ne sais pas si vous vous rappelez cette jupe en soie réalisée il y a une éternité pour porter avec une tournure pas histo du tout ?

Tournure rouge côté
Ce truc est une antiquité, sérieusement.

Et bien, si j’ai vendu le haut de la tournure il y a un moment, la jupe, elle, est toujours en ma possession et m’avait demandé un sacré paquet de temps à cause de tous ces plis. Or, son avantage considérable, même si elle n’est pas histo, c’est que le panneau de trois mètres n’est pas coupé : je n’ai qu’à démonter la ceinture, repasser les plis, découdre les bandes de plis et de dentelles et recouper la jupe d’après un patron historique 1880, puis je n’aurai qu’à recoudre dessus les plis et dentelles. Est-ce que cette idée n’est pas merveilleuse  ? Personnellement elle m’a mise en joie. ^^ Bon, pour le moment je n’ai aucune idée d’à quoi pourra servir cette jupe, mais on a toujours besoin d’une jupe en soie, non ? 😉

Bonne semaine à toutes et tous !

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Jeanne Lanvin au Palais Galliera

Exposition Jeanne Lanvin au Palais Galliera ©Pierre Antoine

Dimanche dernier je me suis levée assez tôt pour aller visiter l’exposition Jeanne Lanvin du Palais Galliera avant qu’il n’y ait trop de monde et je voulais vous en dire deux mots ici.

Malheureusement les photos étaient interdites, je dois donc me contenter des visuels de presse, qui, s’ils sont très beaux, ne s’intéressent pas aux même choses que moi. Je ne pourrai donc pas vous montrer ce qui m’a marquée.

Je dois vous avouer que je suis rarement sortie aussi enthousiaste d’une exposition de mode. L’amie avec laquelle j’y suis allée pourra en témoigner, je n’ai pas arrêté de dire en sortant de l’expo : « C’était beau ! Qu’est-ce que c’était beau ! », bref, une espèce de boucle d’émerveillement que je n’avais, je crois, jamais ressentie. Entendons-nous bien, des costumes et vêtements merveilleux dans des expositions j’en ai déjà vu pas mal, mais je ne sais pas, soit le nombre de pièces extraordinaires présentes dans celle-là était supérieur, soit d’habitude j’ai toujours pleins de critiques qui gâchent un peu l’ensemble, bref pour moi l’exposition Jeanne Lanvin est une réussite.

vue de l'exposition Jeanne Lanvin au Palais Galliera ©Pierre Antoine
Je n’ai pas retrouvé la référence de ce modèle qui date des années 1920. Au fond à droite, la robe avec la ceinture rouge est la robe « Boulogne » datée de l’été 1920, celle d’à côté est peut-être de la même collection
©Pierre Antoine

Une scénographie qui incite à la déambulation

Je suis rarement emballée par les scénographies « spectacles » des expositions (c’est-à-dire qui se remarquent), pourtant j’ai trouvé la scénographie de cette expo vraiment très réussie. Je précise ici que j’ai vu l’exposition à un moment de faible affluence (il y avait un peu de monde, mais pas trop non plus), mais je pense qu’en cas de forte affluence l’expérience de visite risque d’être un peu gâchée, non seulement par l’exiguïté des espaces de Galliera, qui sont ce qu’ils sont, mais aussi par l’abondance de pièces exposées et donc le manque de fluidité du parcours.

Ce que j’ai trouvé génial dans cette scénographie (oui, carrément, j’emploie le terme génial, une fois n’est pas coutume, j’ai aimé cette exposition) c’est qu’elle permet une déambulation très libre. J’ai un peu de mal à suivre un parcours clair au Palais Galliera et j’ai souvent tendance à ne pas trop savoir dans quel sens aller, ce qui est lié à la disposition des salles, mais ici cela n’a aucune importance. On peut voir la fin avant le milieu, tout est suffisamment cohérent pour s’y retrouver. Il s’agit d’une monographie, mais le parcours n’est pas chronologique. Le découpage est thématique, mais pour autant pas tranché, ce qui permet d’aller d’une pièce à l’autre de revenir sur ses pas et de tomber en extase devant les robes de Jeanne Lanvin (oui, en extase).

Robes noires fin des années 1920 expo Jeanne Lanvin au Palais Galliera ©Pierre Antoine
De très belles robes noires en début de parcours. Je n’ai là encore pas retrouvé les infos du cartel. De mémoire je crois que ça tournait autour de 1927-29, mais je n’en suis plus sûre.
©Pierre Antoine

Mode, modernité, intemporalité

C’est peut-être parce que le début du XXe siècle dans les milieux d’avant-garde me fascine, mais tous les vêtements exposés m’ont parlé. Ce n’était pas seulement très beau et fin, c’était des choses que j’aurais voulu porter maintenant tout de suite (enfin, si je paradais au Festival de Cannes par exemple). Les créations de Jeanne Lanvin sont extraordinaires parce qu’à la fois elles s’inscrivent, stylistiquement, de manière assez forte dans leur époque (mon dieu tous ces sweaters aux dessins géométriques étaient tellement parfaits) et à la fois elles sont intemporelles et pourraient être portées aisément aujourd’hui (dans un certain contexte, on est d’accord, je n’assumerais probablement pas le manteau en lamé doré tous les jours).

Là où l’exposition est vraiment passionnante (pour moi en tout cas) c’est qu’elle montre des carnets d’échantillons brodés de la griffe, qui sont de petits bijoux. Hélas ils n’ont pas été choisis pour les visuels de presse, je ne peux donc pas vous les montrer, mais je vous encourage vivement à courir au musée pour les voir en vrai. J’ai aussi trouvé les cartels très bien faits et notamment la précision, quand la tenue avait été commandée par une cliente, que cette dernière avait fait changer la couleur d’origine du modèle. Cela montre aussi que la mode c’est quelque chose qui se porte et que le goût des clientes et des clients l’influence au même titre que les créateurs.

corsage 1900 ou 1910 à l'exposition Jeanne Lanvin au Palais Galliera ©Pierre Antoine
Je n’ai plus les infos du cartel en tête pour ce corsage, mais il doit tourner autour de 1910.
©Pierre Antoine

La disposition des vitrines (une alternance entre vêtements mannequinés et « jetés négligemment » dans des boîtes en miroir) permet de voir les vêtements d’assez près, j’ai donc pu remarquer que l’une des fameuses robes de style était montée avec des plis canons à l’extérieur sur les hanches pour jouer avec le volume et la géométrie (là encore, hélas, pas de photos).

manteau Jeanne Lanvin 1937 Palais Galliera ©Pierre Antoine
Manteau de 1937 (celui de l’affiche si je ne me trompe pas)
©Pierre Antoine
dos d'un manteau de 1937 Jeanne Lanvin au Palais Galliera ©Pierre Antoine
La merveille du dos.
©Pierre Antoine

En fait je ne peux pas tout vous énumérer tant chaque pièce est une merveille de détails : les broderies sont fabuleuses, les couleurs aussi (ce vert absinthe !), le travail de coupe et de plissés est renversant. À chaque robe je me disais : « je veux la même. Je veux savoir faire cette merveille ». Si vous avez des préjugés contre la mode des années 1920, cette exposition les balayera immédiatement. Bref, je vais interrompre là mon lyrisme et vous conseiller d’y aller sur le champ si vous en avez la possibilité (l’exposition court jusqu’au 23 août). Une petite info en passant : le palais Galliera est un musée de la Ville de Paris, par conséquent en vous procurant la carte Paris Musées (de 20 à 40 €) vous pourrez entrer gratuitement dans l’exposition (ainsi qu’à celles du Petit Palais, du musée d’art moderne, du musée Carnavalet et de beaucoup d’autres). Autant vous dire que le prix de la carte est vite remboursé en allant voir 4 ou 5 expositions temporaires de la ville de Paris sur un an.

C’est tout pour cette critique dithyrambique (franchement les expositions dont je sors ravie se comptent sur les doigts d’une main), n’hésitez pas à me dire en commentaires ce que vous en avez pensé. Bonne fin de semaine à toutes et tous !

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Dimanche à l’atelier – un peu de couture

Couture - robe de soirée intemporelle et blabla

Bonjour à toutes et tous ! Un peu de couture ce week-end même si pour le moment ça n’a rien de très excitant. J’ai en effet continué la robe de ma copine Elsa à laquelle je dois maintenant ajouter des manches longues (noires) et un col montant (de la même couleur que la jupe). J’ai tellement de retard sur cette robe que j’espère qu’elle lui plaira toujours (et qu’elle lui ira !).

couture du week-end - robe de soirée
La robe d’Elsa sans manches et sans col.
couture d'une robe de soirée intemporelle
Détail du haut

Sinon, j’ai découvert ce week-end (grâce à ma mère qui surfe beaucoup sur Internet) un blog assez génial et inspirant, que beaucoup d’entre vous connaissent sans doute. Il s’agit de Re-Fashionista. Le concept est simple : Jillian (qui est américaine) achète des fripes souvent infâmes à 1$ et les retaille entièrement pour faire un vêtement à la mode. Outre le fait que c’est assez sympa de voir la transformation radicale qu’elle réalise, je trouve que ça donne des idées pour donner une seconde vie à des vêtements qu’on ne met plus avant de les donner à Emmaüs.

En dehors de ça je ne sais toujours pas quoi coudre d’un point de vue costume. Je pourrais d’ores et déjà commencer le challenge du HSM du mois de mai (« Practicality » je crois) pour lequel j’ai prévu de me faire un tablier de ménage 1880, mais je ne crois pas avoir de tissu qui convienne au projet. Or j’ai décidé de ne plus acheter de tissu avant d’avoir utilisé ce que j’ai déjà en stock (et puis financièrement en ce moment l’heure est plutôt aux économies), il faut donc que je m’adapte aux contraintes. Du coup je me pose une question un peu bête, mais certain(e)s d’entres vous auront peut-être la réponse : est-il possible de teindre en blanc un tissu (du lin en l’occurrence) coloré (orange) ou est-ce peine perdu à votre avis ? J’attends vos conseils en commentaires. :-)

Voilà c’est tout pour ce dimanche à l’atelier. Je vous souhaite une bonne semaine !

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Expo de costumes à Pierrefonds

Exposition Armures, hennins et crinolines au château de Pierrefonds

Comme vous l’avez peut-être appris sur Facebook, j’étais hier au château de Pierrefonds pour l’inauguration de l’expostion « Armures, hennins et crinolines » organisée par le Centre des Monuments Nationaux. Anne Lambert de Cursay m’a en effet invitée à participer au voyage de presse organisé par le CMN en compagnie de journalistes et blogueurs culturels, et je la remercie encore pour cette invitation. C’était une grande première pour moi et inutile de vous dire que j’étais ravie de cette opportunité, d’autant que je n’étais encore jamais allée à Pierrefonds.

Je dois vous avouer que j’étais un peu méfiante, initialement, à l’égard de cette exposition. Le mélange des armures, des hennins et des crinolines me semblait en effet un peu hasardeux et je ne voyais pas tellement à quel propos cela pouvait nous mener. Le principe de cette exposition, imaginée par Martine Kahane et Noëlle Giret, était de faire un parallèle entre le château, intégralement restauré par Viollet-le-Duc, où se sont tenus des pièces de théâtre amateur jouées par l’entourage de Napoléon III, et des costumes de scènes prêtés entre autres par le Centre National du Costume de Scène à Moulins.

costumes Le Roi d'Ys expo Pierrefonds
Costumes pour Le Roi d’Ys. Opéra d’Edouard Lalo, théâtre du Capitole de Toulouse, 5 octobre 2007.
Costumes : Franca Squarciapino.
costumes pour le roi d'ys
Le dos du manteau pour Le Roi d’Ys.
Il faut avouer que ce manteau a plutôt de la gueule.

Comme vous le savez sans doute, Eugène Viollet-le-Duc est connu pour ses interventions idéalisées sur l’architecture médiévale (qui font frémir aujourd’hui les archéologues et restaurateurs des monuments historiques). Homme du XIXe, il veut transmettre à ses contemporains une image d’un monde médiéval fantasmé, et le Château de Pierrefonds en est un exemple frappant. Napoléon III va en effet charger Viollet-le-Duc de la restauration (même de la reconstruction) du château en ruines et Pierrefonds est un mélange d’esthétique médiévale revue à la sauce XIXe. C’est sur cette idée qu’à Pierrefonds tout est faux tout en ayant l’air vrai, que sont parties les deux commissaires de l’exposition voyant là un point commun avec le costume de scène.

costumes Till Eulenspiegel expo Pierrefonds
Costumes pour Till Eulenspiegel, ballet de Vaslav Nijinsky. Opéra National de Paris, 9 février 1994.
Décor et costumes : Robert Edmond Jones.

Des contraintes de conservation qui imposent des choix

L’exposition a le mérite d’être très accessible. Cela faisait d’ailleurs partie du cahier des charges établi par le CMN : l’exposition devait être conçue pour le grand public et surtout les familles. Les costumes de scène choisis sont spectaculaires et animent bien les espaces.

Pourtant je suis assez mitigée sur le choix de ces costumes. Premièrement (c’est malheureusement lié aux contraintes de conservation au Château de Pierrefonds) presque tous les costumes exposés sont récents. À l’exception d’un costume pour Le Poirier de Misère de 1927, les dates de réalisation des costumes prêtés oscillent entre 1944 et 2007. C’est particulièrement dommage dans la mesure où la majorité des panneaux explicatifs font référence au 2nd Empire et notamment aux scènes jouées par l’entourage de la famille impériale en visite à Compiègne.

costume le poirier de misère expo pierrefonds
Non vous ne rêvez pas, les coutures ne sont pas en face. 😉
Costume pour le Poirier de Misère, opéra de Marcel Delannoy, Opéra-comique 1927.
Costumes : Marcel Multzer.

Deuxièmement le choix des armures, hennins et crinolines est, somme toute, assez arbitraire et peut convaincant. Si l’on peut admettre le point de vue des commissaires sur les liens entre hennins et crinolines (deux vêtements contraignants et s’étant exagérément développés malgré les critiques) je ne vois pas très bien ce que viennent faire dans ce parcours des crinolines de scène, qui n’ont rien à voir avec un imaginaire médiéval fantasmé dont il est question à Pierrefonds (à l’inverse des armures et des hennins) et surtout dans une dernière salle qui évoque de manière très simple et intéressante les villégiatures à Compiègne sous Napoléon III. Je sais bien que les contraintes liées à la conservation des costumes (ainsi qu’à la rareté des costumes de scène datant du Second Empire) sont importantes, mais je pense qu’il aurait été possible de faire des choix un peu plus pertinents.

costume Roméo et Juliette expo Pierrefonds
Costume pour Roméo et Juliette, ballet de Serge Prokoviev, Opéra national de Paris, 1967.
Décors et costumes : Michel le Corre

Une exposition qui ouvre des perspectives

Pourtant j’ai trouvé la dernière partie de l’exposition, consacrée aux habitudes de villégiature de la famille impériale à Compiègne et par extension à Pierrefonds, particulièrement réussie. Les commissaires ont, là, su très bien allier contenu scientifique à un propos grand public par le biais de panneaux simples, clairs et ludiques. C’est, à mon sens, l’élément le plus réussi de l’exposition, même s’il m’a laissée sur ma faim. Il me semble qu’il y aurait là, en effet, matière à faire une exposition très riche avec des vêtements d’époque (ou des recréations) approfondissant le sujet des visites de Napoléon III et Eugénie à Pierrefonds.

liste des bagages voyage à Compiègne expo Pierrefonds
L’un des panneaux de la salle des Preuses sur les villégiatures à Compiègne. Notez que dans le catalogue il est indiqué que ces visites duraient une semaine. Moi je trouve ça raisonnable. :P
caricature La vie parisienne expo Pierrefonds
Caricature de La vie Parisienne (10 décembre 1864) évoquant la tenue de villégiature idéale à Compiègne.
décor cheminée salle des Preuses Château de Pierrefonds
Décor de la salle des Preuses. Si j’ai bien compris le panneau, Viollet-le-Duc s’est inspiré du portrait d’Eugénie et de ses dames de compagnie pour ces sculptures.

Parce que le point fort de cette exposition c’est quand même la découverte d’un lieu passionnant (dont certaines salles qui n’avaient encore jamais été ouvertes au public), et qui mérite vraiment le détour. Les décors de Viollet-le-Duc sont superbes et les autres expositions du château valent le coup d’oeil. Par ailleurs la balade dans la ville de Pierrefonds est agréable, surtout quand il fait le temps que l’on a eu hier. Bref, je ne peux que vous inciter à faire le voyage !

Château de Pierrefonds
Un château qui a de la gueule.
plafond du Salon de réception château de Pierrefonds Viollet-le-Duc
Décor réalisé par Viollet-le-Duc.
Oui, en doré sur fond bleu ce sont des porcs-épics.
décor château de Pierrefonds Viollet-le-Duc
Encore des décors fabuleux
plafond de Viollet-le-Duc château de Pierrefonds
Je suis tombée en amour de ce plafond.
Pierrefonds
Un cadre champêtre plutôt sympa

Et vous, vous êtes déjà allé à Pierrefonds ? Vous connaissez le château ?

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Dimanche à l’atelier – blogging

du nouveau sur le blog Mode d'Hier et d'Aujourd'hui

Bonjour à toutes et tous ! Comme vous avez dû le remarquer l’interface du blog a changé, et pour cause, j’ai effectué la migration de Mode d’Hier et d’Aujourd’hui ce week-end avec l’aide d’un ami. Il devrait maintenant être plus facile de fouiller dans les archives du blog grâce au menu horizontal que j’ai mis en place et qui met en avant certaines catégories qui étaient auparavant un peu perdues dans la masse. J’espère que vous arriverez à vous y retrouver et que cela vous conviendra.

Comme j’ai changé de serveur, la plupart des liens internes des articles renvoient toujours sur l’ancien blog, mais je vais travailler à modifier ça les prochaines semaines. Évidemment tous les liens externes qui renvoyaient vers mon blog sont désormais cassés et le référencement qui va avec, mais bon, c’est le jeu ma pauvre Lucette ! De même si vous étiez abonné(e) aux publications de l’ancien blog, il faut vous réabonner à celui-là. :-)

Vous vous doutez donc que j’ai plus ou moins passé mon week-end à faire cette migration et à en gérer les aléas, et que je n’ai donc pas franchement cousu. Il faut dire que je ne sais toujours pas ce que je vais coudre maintenant : mon pantalon 1880 ? Les finitions de mon corset piqué 1880 ? Un truc un peu plus coloré ? Bref, je ne sais pas trop. Je dois continuer la robe de soirée de ma copine Elsa (oui cette robe est en chantier depuis beaucoup trop longtemps) et puis il faudrait aussi que je commence le fichu brodé de Perrine… Mais j’ai aussi beaucoup d’autres choses à faire qui concernent mon avenir alors ça ne va pas avancer très vite. En tout cas je vous donne rendez-vous d’ici la fin de la semaine pour une nouvelle critique d’exposition !

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[EXPO MODE] Déboutonner la mode aux Arts Décoratifs

habit 18e brodé en pièces, musée des Arts Décoratifs

Profitant d’un rendez-vous au musée des Arts Décoratifs jeudi dernier, j’ai visité l’exposition « Déboutonner la mode » (jusqu’au 19 juillet 2015) dont j’avais entendu du bien. Vous vous souvenez peut-être de ma critique de l’expo « L’impressionnisme et la mode » et du fait que je suis assez difficile à satisfaire en termes d’expositions, que ce soit de mode ou d’autre chose, et celle-ci ne fait pas exception.

L’expo des Arts Décoratifs a en effet des qualités (surtout sur la première partie jusqu’aux années 1910), mais elle ne m’a pas complètement satisfaite. Précisons que je l’ai visitée dans des conditions un peu bruyantes (il y avait un groupe en même temps que moi dans la salle) ce qui n’aide pas vraiment à se concentrer et à apprécier la problématique et la façon dont elle est mise en place. Néanmoins il y a de très très belles pièces (notamment ce fabuleux jupon XVIIIe brodé du Kyoto Costume Institute – malheureusement pas trouvé sur le site – et des pièces d’habits à la française brodées, mais pas encore montées) et des boutons divers très très beaux et originaux.

habit 18e brodé en pièces, musée des Arts Décoratifs
Habit 18e en pièces. Les boutons sont brodés par le brodeur en même temps que le reste de l’habit avant de le tailler.
habit 18e brodé en pièces, musée des Arts Décoratifs
Habit 18e en pièces. Les boutons sont brodés par le brodeur en même temps que le reste de l’habit avant de le tailler.

Malgré la circulation toujours un peu confuse dans les espaces d’expositions temporaires du musée des Arts Décoratifs, le parcours est à la fois chronologique et thématique et met en lumière la diversité des boutons en termes de matériaux, d’artisanat et de décorations. Cette grande variété et les différentes modes de boutons du XVIIIe au XXe siècles sont vraiment intéressantes et la première partie de l’exposition est à la fois foisonnante et claire dans son discours.

gilet homme 1880-1900
Gilet, 1880-1900.
(désolée pour le manque de précisions de la légende, mais ma photo du cartel est complètement floue) :-/
gilet d'homme 19e siècle
Gilet d’homme, démarcation des tissus.
gilet mode homme 19e siècle
En haut gilet à col châle, en bas gilet.
gilet homme col châle
Gilet à col châle, (date illisible sur ma photo)

Une analyse de la société par le vêtement encore trop peu présente

Les pièces exposées commencent, il me semble au XVIIIe siècle (je me trompe peut-être) et se concentrent sur les vêtements très riches (le bouton étant un accessoire luxueux). J’ai trouvé un peu dommage de ne pas montrer l’alternative aux boutons sur les vêtements populaires surtout que c’est aujourd’hui pour nous difficile d’imaginer ce qui pouvait remplacer les boutons sur des vêtements.

robe de mariée 1882
Robe de mariée, 1882, Les Arts Décoratifs, collection UFAC
robe de mariée 1882
Détail de l’ourlet, Robe de mariée, 1882, Les Arts Décoratifs, collection UFAC
caches-corset 1880
Deux cache-corset 1880.
Cache-corset et pantalon 1880
Cache-corset et pantalon 1880
robe d'après-midi 1870
Robe d’après-midi en trois parties vers 1870
bottines 1900
Bottines 1900 (ou 1880, j’ai un doute) et tire-boutons
robe de courses 1913
Photographie modèle de Dukes, Studio Talbot, 1913.
Costume pour les courses, Les Arts Décoratifs >> inspiration pour reprendre ma tenue 1914

La deuxième partie de l’exposition (à partir des années 1950 surtout) m’a beaucoup déçue (malgré quelques très belles pièces) parce qu’elle délaisse totalement la dimension sociale du vêtement par le bouton pour se concentrer sur l’utilisation des boutons dans la Haute Couture. Comme souvent les expos de mode post deuxième guerre mondiale se concentrent exclusivement sur les maisons de luxe en oubliant totalement le vêtement quotidien et en l’occurrence l’utilisation du bouton dans ce vêtement. La deuxième partie de l’expo, que j’ai trouvée assez inutile pour le propos général, est simplement un prétexte pour montrer des belles robes, ce qui n’est pas déplaisant, mais un peu agaçant. Je rêve de plus en plus d’une exposition de mode de la deuxième moitié du XXe siècle s’attachant à l’habillement quotidien et à ses implications sociales (je ne dis pas qu’il n’y en a pas, mais je n’ai pas vraiment le souvenir d’en avoir vu). De plus, à partir de la fin du XIXe siècle l’exposition oublie un peu le vêtement masculin, qui pourtant n’a jamais cessé d’utiliser des boutons.

Boutons patriotiques arts décoratifs
Boutons patriotiques vers 1944.
robe 1944 Libération Paris
Robe cousue et portée pour la Libération en 1944.

Par ailleurs la toute dernière partie consacrée aux boutons d’artistes m’a un peu laissée sur ma faim. Bref je suis un peu mitigée sur cette exposition. Contente de l’avoir vue, contente d’avoir appris des choses (les boutons illustrés au XVIIIe siècle sont absolument passionnants), mais un peu déçue du traitement qui a été fait de la deuxième moitié du XXe siècle. Je vous conseille néanmoins d’aller la voir si vous en avez l’occasion. Il y a de très belles choses et elle n’est pas dénuée d’intérêt. Notez que, comme toujours pour les expos de mode aux Arts Décoratifs, il y fait très sombre. Une nécessité pour protéger les tissus très sensibles à la lumière, mais peut-être faudrait-il en informer les visiteurs, qui ne peuvent pas le deviner.

Robe Dior années 1950
Robe Dior années 1950
Robe Dior 2013
Robe Dior 2013
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HSM’15 – Challenge #3 : Stashbusting, 1883 chemise

dentelle ancienne chemise 1880

Je suis un peu en retard pour faire cet article (la date butoir du 3e challenge du Historical Sew Monthly était le 31 mars), mais j’ai terminé ma chemise 1880 mercredi avec seulement un jour de retard. Elle m’a finalement demandé pas mal de temps parce que j’ai tenu à faire des finitions très soignées à la main. Je me ferai probablement d’autres chemises si je suis amenée à porter ces costumes en sorties costumées (d’expérience c’est quand même plus agréable de mettre une chemise propre sous son corset quand on a bien transpiré dedans la veille), mais je sais que ce ne sera pas pour tout de suite. Je voulais donc que ce premier modèle de chemise puisse aussi bien convenir pour porter sous une robe de jour montante qu’une robe de soirée décolletée et ait des finitions très propres à la fois pour que ce soit le plus agréable possible au toucher et pour que ça ne risque pas de s’effilocher lors d’éventuels passages en machine. Et puis c’est mieux quand c’est propre, non ?

chemise de dessous 1880
La chemise terminée.

J’ai utilisé un patron reproduit dans le Fashion of the Gilded Age T.1 de Frances Grimble « Chemise with narrow shoulders » de 1883 et j’ai suivi les instructions tirée du même magazine de mode de 1883, Complete Guide to Ladies’ Garment Cutting. Dans ces instructions il était indiqué que deux mesures étaient importantes : l’écartement des épaules et la longueur de la chemise (qui si j’ai bien compris doit arriver aux genoux). En partant de là j’ai suivi d’instinct les mesures indiquées sur le patron miniature qui n’est pas à l’échelle (notez que je ne suis pas sûre d’avoir bien compris le sens des indications chiffrées sur le patron, mais j’ai l’impression que le résultat correspond pas mal à ce que ça devrait être).

La chemise est réalisée dans un voile de coton (possiblement mélangé, mais je ne saurais vraiment le dire) que j’avais eu dans un coupon d’1,50 mètre il y a quelques années je crois. Elle est constituée de 6 morceaux : le devant et le dos (tous deux coupés dans la pliure du tissu) et 4 goussets sur les côtés, qui constituent, selon le Complete Guide to Ladies’ Garment Cutting, l’élément fondamental qui donne à la chemise de cette période sa forme adéquate.

D’un point de vue couture, j’ai fait toutes les coutures de montage de la chemise à la machine, mais le tissu étant très fin, ça a pas mal tiré les fils ce qui m’a beaucoup agacée. Le résultat est donc moins net que ce que j’aurais voulu. Les emmanchures et l’encolure ont été ourlées à la main, et j’ai également rabattu toutes les coutures intérieures à la main (pour que ce soit propre et doux). L’ourlet au bas de la chemise ainsi que les plis religieuses (ajoutés de ma propre initiative parce que j’aime les plis) ont également été cousus à la main pour éviter le massacre que je pressentais avec ce tissu. L’entre-deux et la dentelle utilisés à l’encolure sont anciens et ont été cousus à petits points après avoir été nettoyés. J’aurais préféré avoir dans mon stock une bordure de dentelle anglaise (beaucoup de modèles sont reproduits dans mes Mode Illustrée de 1880), mais j’ai fait avec ce que j’avais et qui ne me semble pas si mal.

coutures rabattues chemise 1880
L’ourlet de l’emmanchure et les coutures rabattues de côté
Intérieur de chemise 1880
Intérieur de la chemise : plis et goussets. Tout est propre.
dentelle ancienne chemise 1880
Détail de la dentelle qui aurait mérité un blanchissement un poil plus long.
Bordures pour lingerie La Mode Illustrée 1880
Bordures pour lingerie, La Mode Illustrée, 1880.
Bordures pour lingerie La Mode Illustrée 1880.
Bordures pour lingerie, La Mode Illustrée, 1880.

Je suis super contente de cette chemise qui est trèèèès fine et trèèèès agréable à porter. Malheureusement j’ai utilisé plus de tissu que ce à quoi je m’attendais et je crains de ne pas en avoir assez pour faire un pantalon coordonné. Si je n’en ai pas assez je recyclerai les chutes en fichu brodé.

chemise de dessous pour tournure
Je suis habillée en dessous parce qu’il ne faut quand même pas trop pousser l’indécence. ;-)

chemise de dessous natural form

dessous 1880 chemise et corset
Petit essayage avec le corset ce qui donne une impression de buste très long alors qu’au contraire j’ai un tout petit buste.

chemise 1880 et corset pour tournure

La fiche technique en anglais :

What the item is: 1883 chemise
The Challenge: #3 stashbusting
Fabric: cotton voile
Stashed for how long?: I really don’t know but possibly 2 years for the cotton fabric. Vintage lace and white work since 1 year.
Pattern: chemise with narrow shoulders in Fashion of the Gilded Age from Frances Grimble
Year: 1883
Notions: white thread (cotton and polyester), vintage lace and whitework, satin ribbon.
How historically accurate is it? As much historical as possible so I’ll say 90 % accurate.
Hours to complete: around 10 hours
First worn: not worn yet
Total cost: 0 € in 2015.

Voilà pour la chemise ! Il a fallu que je me force un peu pour m’y mettre, mais je suis vraiment très contente du résultat et surtout d’avoir enfin terminé quelque chose (ça fait combien de temps que je n’avais rien terminé ?) !

Sinon il n’y aura pas de dimanche à l’atelier cette semaine, tout simplement parce que je ne serai pas chez moi, mais je vais essayer de vous poster, en début de semaine prochaine, ma critique de l’expo « Déboutonner la mode », que j’ai vu jeudi. Je vous souhaite un bon week-end. :-)

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